De C.J.-D..Javary :
Le Yi Jing n’est pas un livre de sorts, il ne prédit pas l’avenir.
Il analyse l’organisation du moment présent de manière à nous aider
à y insérer au mieux notre action.
C’est fondamentalement un guide de stratégie de la vie quotidienne,
un manuel d’aide à la prise de décision et c’est en cela qu’il est en plein accord
avec la tradition confucéenne. P162 : Grandir avec Confucius.
Le Yi Jing n’est pas un livre de sorts, il ne prédit pas l’avenir.
Il analyse l’organisation du moment présent de manière à nous aider
à y insérer au mieux notre action.
C’est fondamentalement un guide de stratégie de la vie quotidienne,
un manuel d’aide à la prise de décision et c’est en cela qu’il est en plein accord
avec la tradition confucéenne. P162 : Grandir avec Confucius.
38, l’opposition, divergence ou discorde ouverte
et 18, le travail sur ce qui a été corrompu,
remédier ou réparer les dégradations.
Cette étude du H38 et H18 apporte des informations sur l’apparition de discordes, de différents expliqués non expliqués, des points de vue divergents,
certains de ne déboucher sur aucun accord et
d’autres par contre de sortir par le haut après une introspection des causes et des effets de toute discorde. La maîtrise d’en tirer des objectifs simples, réfléchis et d’apporter une harmonie en des temps difficiles est prioritaire.
Et en préambule un passage du Tao te King :
" Qui se ploie restera indemne.
Qui s’incline sera redressé.
Qui fait le vide en soi sera rempli.
Qui subit une usure se renouvellera. "
https://astropalais.forumactif.com/t1365-38-l-opposition
38, l’opposition, divergence ou discorde ouverte.
Le trigramme Brume est surmonté par celui du Feu.
La flamme qui monte et l’humidité qui descend, opposés par nature,
ces deux trigrammes évoquent le sens d’opposition, de séparation, désunion, divergence ouverte.
Les mots : points de vue opposés – différences personnelles – rupture de communication – disharmonie – malentendus – désunion.
Mais aussi :
Divergence au niveau des yeux, différent, discordant, étrange, s’opposer, être en désaccord, éloigné, séparé.
Autres symboles :
Œil – bigler – regard divergent – temps intermédiaire entre la fin et le début de l’année – vaincre sa peur du surnaturel – réaliser que les extrêmes sont en fait les extrémités d’un même ensemble – extérieur.
Le Ricci : opposition, moment où les forces contraires se complètent mutuellement dans une action féconde.
Le Ciel antérieur du H38 est le H6 .
CONFLIT ou résoudre les conflits. Quoi de plus normal que ce ciel antérieur au H38, les divergences ne peuvent qu’aboutir à cette situation. Toutefois ce qui est possible est d’exprimer une capacité à sortir d’un litige, trouver malgré tout un accord lors de divergences d’opinions.
Voyons un peu l’image du H38.
Le pictogramme représente à gauche le soleil vivifiant,
à droite le soleil desséchant sous la figure d’un rond en paille
ou en rameaux sur lequel on versait des libations
puis que l’on brûlait pour le faire disparaître.
Cette figure était fréquente sur les bronzes antiques.
Elle est importante car pour la première fois
on montre l’opposition d’un même état :
le soleil donneur de vie ou de mort.
Ces deux essences semblent s’opposer
mais elles ont, en réalité,
la même identité car la dualité vient d’une UNITÉ.
" Le savoir, c’est réunir ce qui est séparé,
comprendre l’harmonie de la vie,
même dans son aspect qui nous semble destructeur " ,
dit l’homme doué du Yi Jing (ou homme de bien).
Autre citation d’Héraclite :
" Ce qui est taillé en sens contraire s’assemble ;
de ce qui diffère naît la plus belle harmonie ; tout devient par discorde. "
La lumière est constante mais en descendant tout au long des étapes de la manifestation,
son expansion la canalise,
la coagule petit à petit et lui donne des aspects qui semblent différents;
le sens " loucher de deux côtés à la fois "
donne assez bien l’idée de la vue et de ses yeux divergents…
le strabisme progresse jusqu’à la divergence d’esprit, le mental s’interroge.
Ce H38 montre la séparation des principes opposés (yin-yang)
empêchant le mélange (de se réaliser) et
faisant perdre à chacun d’eux son individualité première.
Chacun gardant son point de vue, il y a même absence de partage pour l’instant.
La difficulté consiste à bien comprendre ce qui différencie le H38 du H39 à commencer par
penser que notre point de vue n’est pas « juste »
tandis que celui de l’autre serait « faux » ;
c‘est la coexistence des deux qui est utile.
Il ne s’agit donc pas ni de céder
ni de triompher d’un adversaire.
Il est plutôt question d’une opposition susceptible d’évoluer.
Souvent ce H38 vient en réponse à des situations de négociation lorsque les deux parties sont égales.
En haut le trigramme feu se place au-dessus de la brume. Divergence.
Ainsi l’homme de bien en assemblant (tout de même) en vient à différencier.
La brume qui s’étend sur le paysage excelle à fondre les matières
et tamiser les couleurs.
Tel un voile qui annule les différences,
elle répand ce petit d’air d’entente qui enchante et rassemble.
Le feu est plus violent : il dévoile, il accentue les angles,
il distingue les êtres qui , par lui,
prennent conscience de ce qui les sépare.
Et des paroles de s'enflammer, d’attacher.
Là, la montagne entre en action par une instruction à dispenser,
une stabilisation à opérer.
Deux désirs donc, mais des allures opposées, des menées différentes :
il y aura bientôt divergence entre le diaphane et le dur.
Il n’est pas question de fusionner entre eau et feu comme pour atteindre le H63.
Tout individu cherchant sa place dans le monde s’efforce
de se rapprocher de ce qui le ressemble.
Comportement mimétique, qui stimule et rassure à la fois.
Enfin je rencontre cet autre moi-même, parfaitement identique !
Mais l’illusion ne dure pas, et le mélange
se défait bientôt sous les feux cruels de la réalité.
Boris Cyrulnik dans Les Nourritures affectives écrit ceci :
" Si l’autre introduit le même monde que le mien,
notre monde interpersonnel sera d’emblée familier.
Ce comportement mimétique crée d’emblée
un monde interpersonnel heureux,
car il stimule sans angoisser.
Mais cette condition du bonheur implique
que l’autre soit parfaitement identique
car la moindre variation crée une sensation d’étrangeté angoissante
qui risque de nous faire basculer de l’extase
à l’horreur en nous poussant à éliminer
celui dont la minuscule différence vient de gâcher notre bonheur."
Dès que l’on se confronte au monde extérieur, la tension est inévitable.
D’où ce qui fait écrire Winnicott : "L’acceptation de la réalité est une tâche sans fin, et nul être humain ne parvient à se libérer complètement de la tension suscitée, par la mise en relation de la réalité du dedans
et la réalité du dehors. "
L’innocence de la brume ne résiste pas longtemps à la clarté du feu.
S’ensuivent des désaccords et les disputes,
qui ne font pas la part entre la remontrance superficielle et le vrai différent.
Quand notre façon de penser diffère de celle d’un autre,
chacun doit prendre du recul vis-à-vis du sujet de controverse
pour avoir une vision d’ensemble plus nette.
Lors d’un conflit entre l’intuition et la rationalité,
le plus sage est de se dégager d’abord des frictions trop rapides,
de s’éloigner des points d’achoppement afin de retrouver un terrain d’entente.
Pas de précipitation dans une résolution à envisager.
Cette approche intelligente de ce H38 consiste tout d’abord à le définir
ce terrain neutre et ensuite s’y rencontrer.
C’est peut-être une démarche difficile à entreprendre mais, en persévérant,
l’effort en vaut largement la peine car il peut apporter des bienfaits inattendus.
Et comme les difficultés de communications peuvent toujours être surmontées
quand il y a un désir sincère de parvenir à l’harmonie,
nous devons en premier et le premier, assouplir notre mode de penser
qui parfois est rigide ou trop cassante.
De véritables résonances deviennent alors perceptibles,
des harmoniques communes redessinent le chemin d’une unité possible.
mieux : établir le domaine partagé conduit bientôt à percevoir la différence.
Mais elle n’est plus un obstacle à l’entente.
Ce qui heurtait prend tout son sens,
ce qui était refus de se laisser altérer apparaît peu à peu
comme une nécessité au vu de chaque identité.
La vision des oppositions, des différences dans le quotidien,
ne peut être poussée trop loin afin qu’elle ne se transforme pas
en incompréhension puisqu’elle porte en elle paradoxalement,
malgré tout de l’ harmonie.
Pour ne pas tomber " dans une divergence stérile
un guide d’exprimer la sérénité selon les chinois :
…/… elle conduit à tous les biens ".
Tout excès est-il un moyen devenant une " planche de salut ?"
Dès lors qu’en bien de divergences il y a séparation,
opposition ouverte, un terrain d’entente de se préciser
par ce qui entre et sort d’une bouche.
Des paroles judicieuses, harmonieuses de naître.
Parfois un simple conseiller permet de transformer les points de vue divergents.
La gymnastique des opposés-complémentaires Yin et Yang,
s’impose par un excès de Yang qui existe au sein d’une discorde.
Héraclite a cette citation bien à propos du H38 :
"Ce qui est taillé en sens contraire s’assemble ;
de ce qui diffère naît la plus belle harmonie ;
tout devient par discorde."
Et quel guide pour trouver un accord ou faire éloigner la discorde ?
Un redémarrage est nécessaire, avec le H18,
on trouve une sublime sentence
dans le Jugement du Livre : " Il est avantageux de franchir le grand fleuve. "
Ce qui implique de prendre à cœur le rétablissement d’une harmonie,
l’enjeu est d’importance, une difficulté initiale ne doit pas devenir un empêchement à l’essor.
La traversée d’un grand fleuve est possible
avec une aide précieuse toute appropriée,
contenue en ce H18, les énergies sont là !
C'est le moment de les employer.
https://astropalais.forumactif.com/t1345-18-eliminer-la-corruption
18. Le travail sur ce qui a été corrompu,
remédier, réparer les fautes ou nettoyer les plaies.
Le trigramme Vent (ou bois) est surmonté du trigramme Montagne.
Le vent au pied de la montagne, se heurte à elle, alors il repart en sens opposé.
Bouleversement, inquiétude, trouble, il est temps de revenir à l’ordre naturel.
Et remettre de l’ordre à ce qui a été corrompu n’est pas aisé.
L’harmonie ayant été dispersée à la suite d’un travail de sape.
Les mots : guérison – réparation – corrections des erreurs passées – épuration de la corruption – restauration de l’équilibre – action responsable.
Mais aussi :
Venin, poison, sortilège. Séduire, ensorceler.
Cause de désordre, affaire.
Autres symboles :
Un vase dans lequel se trouvent trois insectes venimeux – poison – venin – périmé – sortilège – séduire – ensorceler – nettoyer et canaliser – remettre de l’ordre.
Le Ricci : passage à l’action, moment où l’on entre en action.
Le ciel antérieur au H18 est le H54.
Quelle idée ? Est-ce par un mariage une union concrétisée dans la hâte que tout a commencé ? Dans l’antiquité les entremetteuses en mariage de mettre
« leur grain de sel » dans le rapprochement des familles, des futurs époux,
en vigueur semble-t-il de nos jours aussi.
Et parfois d’aller trop vite dans la mise en place des préparatifs nuptiaux.
Donc cela de favoriser déjà des affaires dites "empoisonnées "
pour l'avenir.
J’ai eu souvent à recommander à des personnes qui se trouvaient confrontées à
ce H18, de rompre rapidement avec leurs habitudes casanières.
Pas simple de leur avouer qu’une solution à leur problème est de
prendre à cœur le rétablissement d’une harmonie en eux
alors qu’il y avait un réel désordre.
Un vase est rempli de vers ou d’insectes grouillants c’est l’image des "soucis ".
En fait les soucis sont utiles, car ils incitent à la réflexion,
ce qui permet de les surmonter. Pierre Faure en son ouvrage « le Classique des Mutations » donne une autre définition à ce H18 :
« Les affaires empoisonnées. »
Quand les affaires sont si empoisonnées
"…/…il faut regarder en face ce qui a été altéré et y porter remède. Que les choses se soient peu à peu dégradées avec le temps ou qu’il y ait des causes plus profondes, il s’agit de mettre toute son énergie à nettoyer ce qui a été abîmé…/…"
L’image est Vent en bas et Montagne en haut.
Le vent tournoie au pied de la montagne,
ses bourrasques entêtantes tourmentent les êtres, les plantes dépérissent, les hommes sont énervés, tout semble à la fois agité et retenu dans une atmosphère lourde et délétère.
De Ma Deva Padma : ".../... Si vous placez les restes de votre dîner dans le réfrigérateur et les y laissez plusieurs jours, ils finissent par moisir et sentir mauvais.
La même chose se produit avec les erreurs et les difficultés que nous refusons de regarder en face.
Nous pouvons prétendre n’en rien savoir ou les couvrir du parfum de situations plus plaisantes.
Mais toutes nos erreurs et difficultés sont des opportunités pour apprendre et,
quand la date de péremption est dépassée,
l’odeur de pourriture trouve toujours le moyen de se répandre
jusque dans les moindres recoins de la maison.
Quand cela se produit, il est temps de regarder la réalité en face.
Tout nouvel effort visant à couvrir de fleurs cette putréfaction ou
la justifier sera vain.
L’instant de vérité est arrivé et il n’est plus possible de vous y soustraire : la situation doit cesser.
En premier lieu, il convient de regarder à l’intérieur de soi-même,
sans rien nier ni embellir,
pour voir la part qui vous revient dans la dégénérescence actuelle.
Il est de la plus grande importance de prendre le temps d’identifier soigneusement,
dans votre manière de penser,
toute habitude malsaine ayant contribué à cette spirale descendante car,
tant que ce travail n’est pas accompli en premier,
rien d’autre ne peut changer.
En corrigeant votre tendance à faire des suppositions,
à remettre à demain ou à prétendre être indifférent,
vous commencez à rétablir l’équilibre.
Du plus profond de votre être,
une onde se propage et rayonne vers l’extérieur,
le processus de guérison peut alors commencer.
Trouver la façon de remédier aux situations malsaines
exige d’être patient (vu que l’état de corruption a des années d’existence)
et tolérant à l’égard des insuffisances et
des limites qui sont les vôtres ou celles des autres.
Si la négligence d’autrui a, en partie, contribué à cette décadence ou dégradation,
il est sage d’éviter des confrontations directes.
(Pot de terre contre pot de fer, pas simple pour le juvénile)
Il revient à chacun, à sa manière, d’apprendre sa propre leçon…/..."
Le message de ce H18,
s’adresse en premier lieu à celui qui le reçoit et
l’invite à accomplir ce travail intérieur nécessaire
pour éviter qu’à l’avenir cette situation ne se reproduise.
Il est question d’une ou de plusieurs divergences , un mot d’apparaître :
le mot guérison.
Ainsi Nathalie Chassériau en son ouvrage :
« Prenez les bonnes décisions avec le Yi King » de définir le H18 comme
« Nettoyer les plaies » et de proposer un plan d’action en trois phases car cela comporte toujours une part de risque.
1) Avant de soigner une plaie, il faut savoir ce qui l’a provoquée et identifier clairement ce qui a mené à la dégradation actuelle.
2) La plaie doit ensuite être vigoureusement nettoyée ; cette phase centrale est la plus délicate, celle qui « fait mal » :
il faut avoir le courage d’affronter des vérités pénibles et de renoncer à des habitudes ou à des modes de comportement qui ne vous correspondent plus.
3) Pour finir, il faut suivre pas à pas le processus de « cicatrisation » pour éviter tout risque de rechute dans la corruption du passé.
Après un examen attentif, basé sur le détachement, le lâcher-prise,
il est manifestement nécessaire de prendre du recul vis-à-vis
de l’ensemble de la situation,
cela ne doit pas être par colère ou par vengeance.
Prendre contacte avec une source intérieure et détenir une partie des solutions
à envisager pour rétablir un ordre, faire jaillir de l’harmonie.
Au lieu de cela, considérez
ce repli comme une période reconstituante ,
destinée à faire le ménage en soi.
En s’attelant sincèrement à cette tâche (ou cicatrisation) on favorise,
sur une plus grande échelle,
le retour à l’équilibre et ainsi servir à d’autres,
d’exemple positif.
Notre attitude intérieure induit notre réalité.
Nous créons des marées noires dans nos relations et
laissons des produits toxiques se répandre dans nos esprits.
Nous déversons nos ordures mentales sur les êtres
que nous aimons, sur nos amis et nos voisins.
Nous permettons au feu de nos émotions de se propager,
détruisant tout sur son chemin.
Un travail de nettoyage doit être déclenché
comme le retour à l’équilibre dans son petit égo.
La montagne s’impose et son pouvoir stabilisateur d’œuvrer.
Arlette de Beaucorps et Dominique Bonpaix en leur ouvrage
« Le Yi Jing pratique et interprétation pour la vie quotidienne »
d’apporter un résumé de ce H18 par l’analyse des trigrammes (parfois présent parfois absent dans l’hexagramme)
" Afin de remédier à une situation dégradée avec le temps, accepter d’être modelé par le (VENT) vécu permet de renouer avec soi-même dans une communication bienveillante.
Cette démarche permet d’impulser un mouvement volatile
et demande un apaisement apportant la stabilité (MONTAGNE).
Celle-ci ouvre le passage à une identité propre. "
La situation de ce H18 est à l’image de ces vers grouillants dans un récipient
(vers, serpents et scorpions).
Les difficultés, la confusion baigne en ce H18
" le délabrement est à son comble ", dit le Yi King.
" Toutes choses sont secouées et bouleversées ".
La personne commence d’abord à réfléchir et
à revenir en arrière pour analyser les causes qui ont produit ce résultat.
Quelles sont les erreurs à ne pas répéter ?
C’est dans la paix et le repos qu’il est possible de comprendre
les erreurs passées et retrouver une harmonie.
A partir de là, afin de ne pas s’exposer à tomber rapidement
dans une nouvelle période de décadence,
on trouve comment mener son action
en prévoyant les conséquences logiques.
Une cicatrisation réelle.
Il convient de remédier et le désordre redevient ordre.
Pour accomplir le travail de remettre de l’ordre,
il y a nécessité de rétablir de l’harmonie en soi.
Chaque jour il y a une leçon nouvelle à apprendre en regardant autrement le travail
à fournir et de rétablir une harmonie. On ne répète plus les erreurs.
Mais avec une belle recommandation :
à tout moment libre à soi de lâcher prise par un regard différent d’hier.
Le H18 représente un temps de pourrissement et de dégradation, mais qui contient malgré tous les ingrédients d’une régénération à venir.
Alors l’homme de bien en stimulant le peuple engendre le pouvoir.
Le nom de cette figure évoque (hormis les divergences) un poison, un venin, un maléfice mais ce peut-être aussi un remède,
et l’on sait bien que les potions les plus amères sont parfois des traitements puissants et efficaces.
Le vent est tourbillon, mais aussi force de persuasion ;
la montagne est retenue mais aussi force d’élévation, de méditation.
Nous avons donc en ce H18, le travail ardu de surmonter toute corruption
celle qui a œuvré depuis longtemps, usé petit à petit,
cette situation dégradée n’affaiblit pas l’homme de bien qui
ne se lamente pas ni ne s’irrite.
Puisqu'il impose aussi le pardon.
Prenant à cœur son rôle qui consiste à éduquer le peuple,
(par le pardon) l'homme de bien incite à se défaire des éléments de corruption;
le peuple s’en trouve réveillé, stimulé, tel le Vent,
il le guide et l’élève, telle la Montagne.
En procédant d’un côté par la répétition et l’incitation,
de l’autre par le calme et la détermination,
il aide à engendrer une capacité nouvelle,
potentielle chez tout être humain : celle qui consiste à faire éclore
un talent personnel dans une belle action conséquente, remédier, réparer, guérir.
Souvent c’est d'une justice dont il est question en ce H18.
Commençons d’abord par un travail de nettoyage et
de retour à l’équilibre dans notre petit ego.
Accordons-lui tout notre amour et tout un enthousiasme naîtra.
Le monde et soi-même ne s’en sentiront que mieux.
Un long travail progressif peut mener à des confusions.
Un long moment d’exubérance aussi.
Des vers ou insectes venimeux, des serpents peuvent en surgir même.
Sylvie Verbois apporte une image très juste en écrivant :
" Les insectes ont été nombreux à certaines époques en Chine ; géants ils annonçaient des règnes longs.
Êtres mutants de par le mouvement circulaire, ils se glissent dans la peau d’être vivants.
Ainsi, venant des marais, ils deviennent sangsues ; venant des monts, ce sont des vampires venant du sud, ce sont des insectes dévoreurs de récoltes…/…
L’insecte est transition : s’il s’immisce dans le corps de l’homme, par le biais du sang, c’est que l’organisme doit être remanié ; signe avertisseur que quelque chose de corrompu ou d’invisible évolue silencieusement
dans un organe (ou dans un état d’être). "
Agir au " bon moment " pour établir ou rétablir de l’harmonie,
en soi, ou en l’autre qui cependant en cherchant un peu,
de s’apercevoir qu’ elle ne nous avait jamais quittés
puisque constante.
Pour accomplir le travail de remettre de l’ordre,
il y a nécessité de rétablir de l’harmonie.
Chaque jour il y a une leçon nouvelle à apprendre en regardant autrement le travail à fournir.
Mais avec une belle recommandation :
à tout moment libre à soi de lâcher prise par le regard différent d’hier.
Symbolisme des trigrammes:
H38 : trigramme Brume (du lac) en bas est surmonté par le trigramme Feu.
H18: trigramme Vent (ou bois) en bas est surmonté du trigramme Montagne.
Il y a deux façons de s’adapter en cette association :
1) la méthode douce du yin d’un lac qui fait s’estomper
et celle moins douce du yang d’un feu s'attachant,
2) puis celle d’un vent ayant l’intention de déstabiliser une montagne.
En cette montagne du H18, s’il faut engager un changement radical, alimenter un vent et le diffuser tous azimuts, c’est aux fins d’obtenir une cohésion harmonieuse en partageant les différents points de vue.
En plusieurs textes d’autres hexagrammes du Yi King...
est contenu le temps de penser utile pour inspirer l’harmonie
aux alentours de soi et de réagir aussitôt en un déclic
lorsqu' une divergence survient.
Il est temps de " franchir un grand fleuve."
L’approche judicieuse de la brume en éloignant l'énergie du feu permet de réaliser
un projet colossal d'une concorde avec des chances d’aboutir favorablement.
On émet l’idée de procéder avec une conviction très forte
pour transformer les êtres et les choses !
Pour construire de nouveaux rapports harmonieux,
souvent cela commence par apporter un bouquet de fleurs inattendu.
Je reproduis le début du H38, par la définition du Ricci :
".../...moment où les forces contraires se complètent mutuellement
dans une action féconde."
puisque la nature nous apprend à renverser des situations
défavorables en favorables.
Renverser le H38 en H18, s’offre comme mission:
une belle maîtrise de soi.
Guy H
et 18, le travail sur ce qui a été corrompu,
remédier ou réparer les dégradations.
Cette étude du H38 et H18 apporte des informations sur l’apparition de discordes, de différents expliqués non expliqués, des points de vue divergents,
certains de ne déboucher sur aucun accord et
d’autres par contre de sortir par le haut après une introspection des causes et des effets de toute discorde. La maîtrise d’en tirer des objectifs simples, réfléchis et d’apporter une harmonie en des temps difficiles est prioritaire.
Et en préambule un passage du Tao te King :
" Qui se ploie restera indemne.
Qui s’incline sera redressé.
Qui fait le vide en soi sera rempli.
Qui subit une usure se renouvellera. "
https://astropalais.forumactif.com/t1365-38-l-opposition
38, l’opposition, divergence ou discorde ouverte.
Le trigramme Brume est surmonté par celui du Feu.
La flamme qui monte et l’humidité qui descend, opposés par nature,
ces deux trigrammes évoquent le sens d’opposition, de séparation, désunion, divergence ouverte.
Les mots : points de vue opposés – différences personnelles – rupture de communication – disharmonie – malentendus – désunion.
Mais aussi :
Divergence au niveau des yeux, différent, discordant, étrange, s’opposer, être en désaccord, éloigné, séparé.
Autres symboles :
Œil – bigler – regard divergent – temps intermédiaire entre la fin et le début de l’année – vaincre sa peur du surnaturel – réaliser que les extrêmes sont en fait les extrémités d’un même ensemble – extérieur.
Le Ricci : opposition, moment où les forces contraires se complètent mutuellement dans une action féconde.
Le Ciel antérieur du H38 est le H6 .
CONFLIT ou résoudre les conflits. Quoi de plus normal que ce ciel antérieur au H38, les divergences ne peuvent qu’aboutir à cette situation. Toutefois ce qui est possible est d’exprimer une capacité à sortir d’un litige, trouver malgré tout un accord lors de divergences d’opinions.
Voyons un peu l’image du H38.
Le pictogramme représente à gauche le soleil vivifiant,
à droite le soleil desséchant sous la figure d’un rond en paille
ou en rameaux sur lequel on versait des libations
puis que l’on brûlait pour le faire disparaître.
Cette figure était fréquente sur les bronzes antiques.
Elle est importante car pour la première fois
on montre l’opposition d’un même état :
le soleil donneur de vie ou de mort.
Ces deux essences semblent s’opposer
mais elles ont, en réalité,
la même identité car la dualité vient d’une UNITÉ.
" Le savoir, c’est réunir ce qui est séparé,
comprendre l’harmonie de la vie,
même dans son aspect qui nous semble destructeur " ,
dit l’homme doué du Yi Jing (ou homme de bien).
Autre citation d’Héraclite :
" Ce qui est taillé en sens contraire s’assemble ;
de ce qui diffère naît la plus belle harmonie ; tout devient par discorde. "
La lumière est constante mais en descendant tout au long des étapes de la manifestation,
son expansion la canalise,
la coagule petit à petit et lui donne des aspects qui semblent différents;
le sens " loucher de deux côtés à la fois "
donne assez bien l’idée de la vue et de ses yeux divergents…
le strabisme progresse jusqu’à la divergence d’esprit, le mental s’interroge.
Ce H38 montre la séparation des principes opposés (yin-yang)
empêchant le mélange (de se réaliser) et
faisant perdre à chacun d’eux son individualité première.
Chacun gardant son point de vue, il y a même absence de partage pour l’instant.
La difficulté consiste à bien comprendre ce qui différencie le H38 du H39 à commencer par
penser que notre point de vue n’est pas « juste »
tandis que celui de l’autre serait « faux » ;
c‘est la coexistence des deux qui est utile.
Il ne s’agit donc pas ni de céder
ni de triompher d’un adversaire.
Il est plutôt question d’une opposition susceptible d’évoluer.
Souvent ce H38 vient en réponse à des situations de négociation lorsque les deux parties sont égales.
En haut le trigramme feu se place au-dessus de la brume. Divergence.
Ainsi l’homme de bien en assemblant (tout de même) en vient à différencier.
La brume qui s’étend sur le paysage excelle à fondre les matières
et tamiser les couleurs.
Tel un voile qui annule les différences,
elle répand ce petit d’air d’entente qui enchante et rassemble.
Le feu est plus violent : il dévoile, il accentue les angles,
il distingue les êtres qui , par lui,
prennent conscience de ce qui les sépare.
Et des paroles de s'enflammer, d’attacher.
Là, la montagne entre en action par une instruction à dispenser,
une stabilisation à opérer.
Deux désirs donc, mais des allures opposées, des menées différentes :
il y aura bientôt divergence entre le diaphane et le dur.
Il n’est pas question de fusionner entre eau et feu comme pour atteindre le H63.
Tout individu cherchant sa place dans le monde s’efforce
de se rapprocher de ce qui le ressemble.
Comportement mimétique, qui stimule et rassure à la fois.
Enfin je rencontre cet autre moi-même, parfaitement identique !
Mais l’illusion ne dure pas, et le mélange
se défait bientôt sous les feux cruels de la réalité.
Boris Cyrulnik dans Les Nourritures affectives écrit ceci :
" Si l’autre introduit le même monde que le mien,
notre monde interpersonnel sera d’emblée familier.
Ce comportement mimétique crée d’emblée
un monde interpersonnel heureux,
car il stimule sans angoisser.
Mais cette condition du bonheur implique
que l’autre soit parfaitement identique
car la moindre variation crée une sensation d’étrangeté angoissante
qui risque de nous faire basculer de l’extase
à l’horreur en nous poussant à éliminer
celui dont la minuscule différence vient de gâcher notre bonheur."
Dès que l’on se confronte au monde extérieur, la tension est inévitable.
D’où ce qui fait écrire Winnicott : "L’acceptation de la réalité est une tâche sans fin, et nul être humain ne parvient à se libérer complètement de la tension suscitée, par la mise en relation de la réalité du dedans
et la réalité du dehors. "
L’innocence de la brume ne résiste pas longtemps à la clarté du feu.
S’ensuivent des désaccords et les disputes,
qui ne font pas la part entre la remontrance superficielle et le vrai différent.
Quand notre façon de penser diffère de celle d’un autre,
chacun doit prendre du recul vis-à-vis du sujet de controverse
pour avoir une vision d’ensemble plus nette.
Lors d’un conflit entre l’intuition et la rationalité,
le plus sage est de se dégager d’abord des frictions trop rapides,
de s’éloigner des points d’achoppement afin de retrouver un terrain d’entente.
Pas de précipitation dans une résolution à envisager.
Cette approche intelligente de ce H38 consiste tout d’abord à le définir
ce terrain neutre et ensuite s’y rencontrer.
C’est peut-être une démarche difficile à entreprendre mais, en persévérant,
l’effort en vaut largement la peine car il peut apporter des bienfaits inattendus.
Et comme les difficultés de communications peuvent toujours être surmontées
quand il y a un désir sincère de parvenir à l’harmonie,
nous devons en premier et le premier, assouplir notre mode de penser
qui parfois est rigide ou trop cassante.
De véritables résonances deviennent alors perceptibles,
des harmoniques communes redessinent le chemin d’une unité possible.
mieux : établir le domaine partagé conduit bientôt à percevoir la différence.
Mais elle n’est plus un obstacle à l’entente.
Ce qui heurtait prend tout son sens,
ce qui était refus de se laisser altérer apparaît peu à peu
comme une nécessité au vu de chaque identité.
La vision des oppositions, des différences dans le quotidien,
ne peut être poussée trop loin afin qu’elle ne se transforme pas
en incompréhension puisqu’elle porte en elle paradoxalement,
malgré tout de l’ harmonie.
Pour ne pas tomber " dans une divergence stérile
un guide d’exprimer la sérénité selon les chinois :
…/… elle conduit à tous les biens ".
Tout excès est-il un moyen devenant une " planche de salut ?"
Dès lors qu’en bien de divergences il y a séparation,
opposition ouverte, un terrain d’entente de se préciser
par ce qui entre et sort d’une bouche.
Des paroles judicieuses, harmonieuses de naître.
Parfois un simple conseiller permet de transformer les points de vue divergents.
La gymnastique des opposés-complémentaires Yin et Yang,
s’impose par un excès de Yang qui existe au sein d’une discorde.
Héraclite a cette citation bien à propos du H38 :
"Ce qui est taillé en sens contraire s’assemble ;
de ce qui diffère naît la plus belle harmonie ;
tout devient par discorde."
Et quel guide pour trouver un accord ou faire éloigner la discorde ?
Un redémarrage est nécessaire, avec le H18,
on trouve une sublime sentence
dans le Jugement du Livre : " Il est avantageux de franchir le grand fleuve. "
Ce qui implique de prendre à cœur le rétablissement d’une harmonie,
l’enjeu est d’importance, une difficulté initiale ne doit pas devenir un empêchement à l’essor.
La traversée d’un grand fleuve est possible
avec une aide précieuse toute appropriée,
contenue en ce H18, les énergies sont là !
C'est le moment de les employer.
https://astropalais.forumactif.com/t1345-18-eliminer-la-corruption
18. Le travail sur ce qui a été corrompu,
remédier, réparer les fautes ou nettoyer les plaies.
Le trigramme Vent (ou bois) est surmonté du trigramme Montagne.
Le vent au pied de la montagne, se heurte à elle, alors il repart en sens opposé.
Bouleversement, inquiétude, trouble, il est temps de revenir à l’ordre naturel.
Et remettre de l’ordre à ce qui a été corrompu n’est pas aisé.
L’harmonie ayant été dispersée à la suite d’un travail de sape.
Les mots : guérison – réparation – corrections des erreurs passées – épuration de la corruption – restauration de l’équilibre – action responsable.
Mais aussi :
Venin, poison, sortilège. Séduire, ensorceler.
Cause de désordre, affaire.
Autres symboles :
Un vase dans lequel se trouvent trois insectes venimeux – poison – venin – périmé – sortilège – séduire – ensorceler – nettoyer et canaliser – remettre de l’ordre.
Le Ricci : passage à l’action, moment où l’on entre en action.
Le ciel antérieur au H18 est le H54.
Quelle idée ? Est-ce par un mariage une union concrétisée dans la hâte que tout a commencé ? Dans l’antiquité les entremetteuses en mariage de mettre
« leur grain de sel » dans le rapprochement des familles, des futurs époux,
en vigueur semble-t-il de nos jours aussi.
Et parfois d’aller trop vite dans la mise en place des préparatifs nuptiaux.
Donc cela de favoriser déjà des affaires dites "empoisonnées "
pour l'avenir.
J’ai eu souvent à recommander à des personnes qui se trouvaient confrontées à
ce H18, de rompre rapidement avec leurs habitudes casanières.
Pas simple de leur avouer qu’une solution à leur problème est de
prendre à cœur le rétablissement d’une harmonie en eux
alors qu’il y avait un réel désordre.
Un vase est rempli de vers ou d’insectes grouillants c’est l’image des "soucis ".
En fait les soucis sont utiles, car ils incitent à la réflexion,
ce qui permet de les surmonter. Pierre Faure en son ouvrage « le Classique des Mutations » donne une autre définition à ce H18 :
« Les affaires empoisonnées. »
Quand les affaires sont si empoisonnées
"…/…il faut regarder en face ce qui a été altéré et y porter remède. Que les choses se soient peu à peu dégradées avec le temps ou qu’il y ait des causes plus profondes, il s’agit de mettre toute son énergie à nettoyer ce qui a été abîmé…/…"
L’image est Vent en bas et Montagne en haut.
Le vent tournoie au pied de la montagne,
ses bourrasques entêtantes tourmentent les êtres, les plantes dépérissent, les hommes sont énervés, tout semble à la fois agité et retenu dans une atmosphère lourde et délétère.
De Ma Deva Padma : ".../... Si vous placez les restes de votre dîner dans le réfrigérateur et les y laissez plusieurs jours, ils finissent par moisir et sentir mauvais.
La même chose se produit avec les erreurs et les difficultés que nous refusons de regarder en face.
Nous pouvons prétendre n’en rien savoir ou les couvrir du parfum de situations plus plaisantes.
Mais toutes nos erreurs et difficultés sont des opportunités pour apprendre et,
quand la date de péremption est dépassée,
l’odeur de pourriture trouve toujours le moyen de se répandre
jusque dans les moindres recoins de la maison.
Quand cela se produit, il est temps de regarder la réalité en face.
Tout nouvel effort visant à couvrir de fleurs cette putréfaction ou
la justifier sera vain.
L’instant de vérité est arrivé et il n’est plus possible de vous y soustraire : la situation doit cesser.
En premier lieu, il convient de regarder à l’intérieur de soi-même,
sans rien nier ni embellir,
pour voir la part qui vous revient dans la dégénérescence actuelle.
Il est de la plus grande importance de prendre le temps d’identifier soigneusement,
dans votre manière de penser,
toute habitude malsaine ayant contribué à cette spirale descendante car,
tant que ce travail n’est pas accompli en premier,
rien d’autre ne peut changer.
En corrigeant votre tendance à faire des suppositions,
à remettre à demain ou à prétendre être indifférent,
vous commencez à rétablir l’équilibre.
Du plus profond de votre être,
une onde se propage et rayonne vers l’extérieur,
le processus de guérison peut alors commencer.
Trouver la façon de remédier aux situations malsaines
exige d’être patient (vu que l’état de corruption a des années d’existence)
et tolérant à l’égard des insuffisances et
des limites qui sont les vôtres ou celles des autres.
Si la négligence d’autrui a, en partie, contribué à cette décadence ou dégradation,
il est sage d’éviter des confrontations directes.
(Pot de terre contre pot de fer, pas simple pour le juvénile)
Il revient à chacun, à sa manière, d’apprendre sa propre leçon…/..."
Le message de ce H18,
s’adresse en premier lieu à celui qui le reçoit et
l’invite à accomplir ce travail intérieur nécessaire
pour éviter qu’à l’avenir cette situation ne se reproduise.
Il est question d’une ou de plusieurs divergences , un mot d’apparaître :
le mot guérison.
Ainsi Nathalie Chassériau en son ouvrage :
« Prenez les bonnes décisions avec le Yi King » de définir le H18 comme
« Nettoyer les plaies » et de proposer un plan d’action en trois phases car cela comporte toujours une part de risque.
1) Avant de soigner une plaie, il faut savoir ce qui l’a provoquée et identifier clairement ce qui a mené à la dégradation actuelle.
2) La plaie doit ensuite être vigoureusement nettoyée ; cette phase centrale est la plus délicate, celle qui « fait mal » :
il faut avoir le courage d’affronter des vérités pénibles et de renoncer à des habitudes ou à des modes de comportement qui ne vous correspondent plus.
3) Pour finir, il faut suivre pas à pas le processus de « cicatrisation » pour éviter tout risque de rechute dans la corruption du passé.
Après un examen attentif, basé sur le détachement, le lâcher-prise,
il est manifestement nécessaire de prendre du recul vis-à-vis
de l’ensemble de la situation,
cela ne doit pas être par colère ou par vengeance.
Prendre contacte avec une source intérieure et détenir une partie des solutions
à envisager pour rétablir un ordre, faire jaillir de l’harmonie.
Au lieu de cela, considérez
ce repli comme une période reconstituante ,
destinée à faire le ménage en soi.
En s’attelant sincèrement à cette tâche (ou cicatrisation) on favorise,
sur une plus grande échelle,
le retour à l’équilibre et ainsi servir à d’autres,
d’exemple positif.
Notre attitude intérieure induit notre réalité.
Nous créons des marées noires dans nos relations et
laissons des produits toxiques se répandre dans nos esprits.
Nous déversons nos ordures mentales sur les êtres
que nous aimons, sur nos amis et nos voisins.
Nous permettons au feu de nos émotions de se propager,
détruisant tout sur son chemin.
Un travail de nettoyage doit être déclenché
comme le retour à l’équilibre dans son petit égo.
La montagne s’impose et son pouvoir stabilisateur d’œuvrer.
Arlette de Beaucorps et Dominique Bonpaix en leur ouvrage
« Le Yi Jing pratique et interprétation pour la vie quotidienne »
d’apporter un résumé de ce H18 par l’analyse des trigrammes (parfois présent parfois absent dans l’hexagramme)
" Afin de remédier à une situation dégradée avec le temps, accepter d’être modelé par le (VENT) vécu permet de renouer avec soi-même dans une communication bienveillante.
Cette démarche permet d’impulser un mouvement volatile
et demande un apaisement apportant la stabilité (MONTAGNE).
Celle-ci ouvre le passage à une identité propre. "
La situation de ce H18 est à l’image de ces vers grouillants dans un récipient
(vers, serpents et scorpions).
Les difficultés, la confusion baigne en ce H18
" le délabrement est à son comble ", dit le Yi King.
" Toutes choses sont secouées et bouleversées ".
La personne commence d’abord à réfléchir et
à revenir en arrière pour analyser les causes qui ont produit ce résultat.
Quelles sont les erreurs à ne pas répéter ?
C’est dans la paix et le repos qu’il est possible de comprendre
les erreurs passées et retrouver une harmonie.
A partir de là, afin de ne pas s’exposer à tomber rapidement
dans une nouvelle période de décadence,
on trouve comment mener son action
en prévoyant les conséquences logiques.
Une cicatrisation réelle.
Il convient de remédier et le désordre redevient ordre.
Pour accomplir le travail de remettre de l’ordre,
il y a nécessité de rétablir de l’harmonie en soi.
Chaque jour il y a une leçon nouvelle à apprendre en regardant autrement le travail
à fournir et de rétablir une harmonie. On ne répète plus les erreurs.
Mais avec une belle recommandation :
à tout moment libre à soi de lâcher prise par un regard différent d’hier.
Le H18 représente un temps de pourrissement et de dégradation, mais qui contient malgré tous les ingrédients d’une régénération à venir.
Alors l’homme de bien en stimulant le peuple engendre le pouvoir.
Le nom de cette figure évoque (hormis les divergences) un poison, un venin, un maléfice mais ce peut-être aussi un remède,
et l’on sait bien que les potions les plus amères sont parfois des traitements puissants et efficaces.
Le vent est tourbillon, mais aussi force de persuasion ;
la montagne est retenue mais aussi force d’élévation, de méditation.
Nous avons donc en ce H18, le travail ardu de surmonter toute corruption
celle qui a œuvré depuis longtemps, usé petit à petit,
cette situation dégradée n’affaiblit pas l’homme de bien qui
ne se lamente pas ni ne s’irrite.
Puisqu'il impose aussi le pardon.
Prenant à cœur son rôle qui consiste à éduquer le peuple,
(par le pardon) l'homme de bien incite à se défaire des éléments de corruption;
le peuple s’en trouve réveillé, stimulé, tel le Vent,
il le guide et l’élève, telle la Montagne.
En procédant d’un côté par la répétition et l’incitation,
de l’autre par le calme et la détermination,
il aide à engendrer une capacité nouvelle,
potentielle chez tout être humain : celle qui consiste à faire éclore
un talent personnel dans une belle action conséquente, remédier, réparer, guérir.
Souvent c’est d'une justice dont il est question en ce H18.
Commençons d’abord par un travail de nettoyage et
de retour à l’équilibre dans notre petit ego.
Accordons-lui tout notre amour et tout un enthousiasme naîtra.
Le monde et soi-même ne s’en sentiront que mieux.
Un long travail progressif peut mener à des confusions.
Un long moment d’exubérance aussi.
Des vers ou insectes venimeux, des serpents peuvent en surgir même.
Sylvie Verbois apporte une image très juste en écrivant :
" Les insectes ont été nombreux à certaines époques en Chine ; géants ils annonçaient des règnes longs.
Êtres mutants de par le mouvement circulaire, ils se glissent dans la peau d’être vivants.
Ainsi, venant des marais, ils deviennent sangsues ; venant des monts, ce sont des vampires venant du sud, ce sont des insectes dévoreurs de récoltes…/…
L’insecte est transition : s’il s’immisce dans le corps de l’homme, par le biais du sang, c’est que l’organisme doit être remanié ; signe avertisseur que quelque chose de corrompu ou d’invisible évolue silencieusement
dans un organe (ou dans un état d’être). "
Agir au " bon moment " pour établir ou rétablir de l’harmonie,
en soi, ou en l’autre qui cependant en cherchant un peu,
de s’apercevoir qu’ elle ne nous avait jamais quittés
puisque constante.
Pour accomplir le travail de remettre de l’ordre,
il y a nécessité de rétablir de l’harmonie.
Chaque jour il y a une leçon nouvelle à apprendre en regardant autrement le travail à fournir.
Mais avec une belle recommandation :
à tout moment libre à soi de lâcher prise par le regard différent d’hier.
Symbolisme des trigrammes:
H38 : trigramme Brume (du lac) en bas est surmonté par le trigramme Feu.
H18: trigramme Vent (ou bois) en bas est surmonté du trigramme Montagne.
Il y a deux façons de s’adapter en cette association :
1) la méthode douce du yin d’un lac qui fait s’estomper
et celle moins douce du yang d’un feu s'attachant,
2) puis celle d’un vent ayant l’intention de déstabiliser une montagne.
En cette montagne du H18, s’il faut engager un changement radical, alimenter un vent et le diffuser tous azimuts, c’est aux fins d’obtenir une cohésion harmonieuse en partageant les différents points de vue.
En plusieurs textes d’autres hexagrammes du Yi King...
est contenu le temps de penser utile pour inspirer l’harmonie
aux alentours de soi et de réagir aussitôt en un déclic
lorsqu' une divergence survient.
Il est temps de " franchir un grand fleuve."
L’approche judicieuse de la brume en éloignant l'énergie du feu permet de réaliser
un projet colossal d'une concorde avec des chances d’aboutir favorablement.
On émet l’idée de procéder avec une conviction très forte
pour transformer les êtres et les choses !
Pour construire de nouveaux rapports harmonieux,
souvent cela commence par apporter un bouquet de fleurs inattendu.
Je reproduis le début du H38, par la définition du Ricci :
".../...moment où les forces contraires se complètent mutuellement
dans une action féconde."
puisque la nature nous apprend à renverser des situations
défavorables en favorables.
Renverser le H38 en H18, s’offre comme mission:
une belle maîtrise de soi.
Guy H
[Aparté : A signaler qu'il n'y a aucun rapprochement à des événements actuels,
et si cela était, complètement fortuit se serait, car les baguettes utilisées apportent chaque jour des hexagrammes de manière aléatoire pour cette étude.]
et si cela était, complètement fortuit se serait, car les baguettes utilisées apportent chaque jour des hexagrammes de manière aléatoire pour cette étude.]