Titre: Le Souffle, l'Harmonie en mots... Posté par: Izazen le 26 Mai 2007 à 07:41:57 (http://img136.imageshack.us/img136/7315/transpaleyellowphaleu3.gif)
…Et des fleurs, il y en avait à profusion…Au détour d’une sente, je reçus en plein visage la fragance lourde et embaumée d’une haie d’aubépine où s’épanouissaient des branches si fleuries, si odorifères que j’en fut presque suffoquée. Mais je n’étais pas au bout de mes surprises car, sitôt dépassé ce rideau piqueté de milles tâches blanches ou roses, je tombai en arrêt devant un paysage si violemment surprenant à ma vue, que l’avait été l’aubépine à mes sens olfactifs. Un site de paix nostalgique, comme pétrifié mais vivant, tout vibrant d’une vie intérieure intense, s’étendait en contre-bas à ma vue émerveillée. Semblait attendre là, de toute éternité, la pièce d’eau la plus charmante qui puisse exister : un petit étang immobile dans lequel se miraient les grands fûts sombres de quelques ormes, protégeant de leur ombre légère, la pelouse d’un vert tendre. Le rougeoiement du soleil dans ce ciel d’après-midi, ainsi qu’il est très courant de l’admirer à cette heure dans notre Sud-Ouest - annonciateur de vent d’autan dit-on - embrasait, non seulement l’eau profonde sertie dans cet écrin d’agate, mais aussi toutes les charmilles alentour cernant ce tableau délicat, œuvre inspirée, émanant de la Mère Nature. Je m’assis sur un talus, Brunor à mes côtés, pour vivre cet instant dans toute sa plénitude. Dans la quiétude de ce cadre idyllique, lorsque ma vue rassasiée permit à mon attention de s’ouvrir à encore plus subtil, je perçu ce que le silence avait d’inhabituel. Je ne sais pas si vous avez remarqué, il est une heure dans la journée, en fin d’après-midi, juste avant que le soleil ne se retire et quelques instant après, où tout se tait, où tout semble en suspend? Plus de chants d’oiseaux, plus de murmures du vent dans les arbres, plus d’herbe froissées par les animaux, habitant des lieux, plus de bourdonnement dans l’air…Seul le silence profond comme un soupir sur la portée de musique, un temps en apnée préludant à un changement de rythme…c’est bien cela, changement de rythme, celui de la journée finissante à la nuit qui vient, de l’activité objective au repos, à l’ouverture subjective de l’être intérieur. Et c’est là, au moment précis de ce "renversement", de ce "retournement" que peut être atteint le Centre le Soi, comme dans la profondeur de la méditation. Mais l’heure ici, nous y porte tout naturellement, par l’harmonie vibratoire du rythme commun de la vie de tout ce qui vit. Il y a bien longtemps, alors que je me trouvais dans les Pyrénées, j’avais connu cette même communion particulière dont ma mémoire à gardé le souvenir intact. Seules les sonnailles des troupeaux rentrants à l’étable et à la bergerie, rompaient cet instant privilégié. Aucun bruit n’osait briser ce "temps suspendu" et l’intensité de cette parenthèse à laquelle participe tout ce qui respire, était d’une telle acuité, que je m’abîmai un long moment dans cette plénitude où mon cœur, dilaté de joie sereine, remerciait avec gratitude la Création toute entière, sublime dans sa grandeur, de nous donner si généreusement l’expression de la beauté. Auteur: ( je ne l'ai pas retrouvé) |