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Voici une réflexion tirée d'un livre sur lequel je travaille, et que je soumets à votre approbation...  Bonne lecture et à bientôt, Escape ! 

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<< Je vois parler untel, et je me dis qu'il a tort.  Évidemment.  Mais son tort se nourrit de ma raison, et réciproquement.  Il n'est pas possible qu'il ait autre chose que tort.  En fait, ma raison est l'aune de la raison. 

Envisager le dialogue comme une confrontation mène à catégoriser l'autre comme étant en faute dans ses raisonnements, en attendant d'être fauteur de trouble.  C'est oublier que le trouble est partagé, comme est partagé le tourbillon en spirale qui a plusieurs queues.

Il faudrait n'être que pour des dialogues qui ne jugent pas.  Si cela peut se concevoir, car suspendre le jugement, c'est en un sens suspendre la vie.  Qui peut prétendre être une branche d'arbre mort ? 

Avant d'être une branche d'arbre mort, être une branche d'arbre vivant.  Avant de renoncer au tissu social, s'en accommoder dans des débats où le jugement peut lentement s'exiler de lui-même.

Dans l'exil de soi-même, le jugement cesse de juger parce qu'il cesse de tendre vers une espérance, ce qui nuit à sa propre entente.  Ce qui nuit à sa propre entente, a-t-il encore une entente ?  >>

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