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Izazen  |  Au jardin des échanges  |  Aux nouvelles, actualité, découvertes (Modérateur: Izazen)  |  Fil de discussion: Manger local quand l'alternative est possible 0 Membres et 2 Invités sur ce fil de discussion. « sujet précédent | | sujet suivant »
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Auteur Fil de discussion: Manger local quand l'alternative est possible  (Lu 9507 fois)
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Manger local quand l'alternative est possible
« le: 29 Août 2011 à 11:29:09 »






Mangez local quand l'alternative est possible...la suite de l'article sur ce lien :


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Re : Manger local quand l'alternative est possible
« Répondre #1 le: 29 Août 2011 à 11:36:20 »




Anne-Sophie Novel, une économiste bordelaise et auteur du livre « Le guide du locavore, pour mieux consommer local ». Interview Par Simon Gleize


"Qu’est ce que le « locavorisme » ?

Ce sont des gens qui ont décidé de manger localement c’est-à-dire avec des produits qui viennent d’un périmètre autour de chez eux qui peut aller de 20 à 200 km. Le terme est né au début des années 2000 aux Etats-Unis. Depuis 2007, il est même apparu dans le dictionnaire américain. C’est devenu un art de vivre là-bas. En France, on l’utilise beaucoup moins. Je crois que c’est un terme qui écorche un petit peu les oreilles. Mais en fait, tous ceux qui participent aux Amap (Association pour le maintien de l’agriculture paysanne) ou qui s’approvisionnent en circuit cours pourraient faire partie de la catégorie des « locavores ».

D’où vous est venue l’envie de devenir « locavore » ?

Plusieurs raisons m’ont poussé dans ce sens. D’abord mon parcours. Je suis économiste et j’ai toujours étudié les notions de commerce et développement donc les problématiques liées à l’organisation mondiale du commerce. J’étais déjà sensible aux inégalités provoquées par les échanges sur la planète et leurs excès. Ensuite le « locavorisme » n’était pas vraiment analysé en profondeur donc je me suis dit qu’il fallait l’étudier et faire un « guide du locavore », comme il en existe beaucoup aux Etats Unis. A partir de là, il a fallu que j’expérimente le régime. Je ne pouvais pas en parler sans ça. Pour moi, c’est vraiment devenu une philosophie de vie et une logique qui dépasse l’alimentation. Le « locavorisme » peut s’adapter à la vision de chacun. Certains font un régime strict et se privent de chocolat, de café, de thé ou d’épices tandis que d’autres dont je fais partie, l’ont adapté et consomment ces produits en soutenant le commerce équitable pour aussi aider les populations des pays en développement.

Quels sont les 10 commandements que doit suivre le « locavore » ?

Ça commence déjà par beaucoup de réflexion. Il faut s’interroger sans cesse. Ensuite il faut réduire au maximum le « kilomètre alimentaire », c’est-à-dire la distance parcourue par l’aliment entre la fourche et la fourchette, entre son lieu de production et son lieu de consommation. Il faut aussi fréquenter les marchés et les Amap. Evidemment, manger les aliments de saisons. C’est comme pour les vêtements. On a une garde robe d’hiver et une d’été, alors pourquoi pas pour l’alimentation ? Il faut aussi favoriser les aliments Bio. Mais aussi cuisiner car lorsqu’on est « locavore » on réduit les plats tout prêts ou transformés. Avoir un jardin si possible, sinon un simple balcon suffit à faire pousser quelques plantes. Redécouvrir les saveurs. Soutenir l’économie locale donc l’emploi dans sa région. Et enfin, pratiquer l’écotourisme quand on part en vacance. Voilà les grands principes que j’ai retirés de cette expérience.

Quelles sont les étapes à suivre pour devenir « locavore » ?

On commence par faire un bilan de ce que l’on consomme. Pour cela il faut retourner les emballages, lire les étiquettes, regarder d’où vient le produit pour comprendre un petit peu comment ça marche et comment on consomme. Ensuite, on prend un compas et on trace un cercle d’un rayon d’environ 150 km autour de sa ville et on voit ce qu’on peut trouver dans ce périmètre là. Et puis il est très important d’aller poser des questions, par exemple au boulanger pour savoir d’où vient sa farine. On progresse déjà en comprenant. Ensuite, on réinvestit sa cuisine. Mais je pense qu’il y a plusieurs façons d’entrer dans le « locavorisme ». Notamment en fonction du temps qu’on peut y consacrer. Chacun prend le temps qu’il veut pour trouver ses marques, changer ses repères et modifier son alimentation. L’écotourisme permet aussi de partir à la rencontre de l’autre et de changer son rapport à l’alimentation en rencontrant des producteurs.

On entend souvent dire que manger sain coûte cher. Qu’en est-il selon vous ?

Moi, je ne dépense pas plus qu’avant. On fait même des économies car on arrête de fréquenter les supermarchés. Du coup, on est moins tenté par des choses inutiles, des gourmandises ou des promotions. Et puis on consomme des aliments de saisons moins chers et produits localement donc moins couteux en transport. Et puis on y gagne en matière de santé, d’environnement et de lien social. La dimension humaine devient très importante.

N’est-ce pas difficile de manger local dans une grande ville ?

Pas du tout. Il y a des marchés tous les jours, des Amaps et des systèmes de paniers en circuit court qui se multiplient et même des jardins partagés. Les gens ont envie de retrouver leur rapport à la terre. Avec la crise, aux Etats-Unis, à Londres ou à Paris, les gens se sont remis à cultiver des jardins ouvriers pour s’assurer une indépendance alimentaire. A Bordeaux, il ne manque plus que des jardins sur les quais…

Peut-on consommer autre chose de local que la nourriture ?

Je pense que tout peut être consommé localement. Mais c’est vrai qu’à l’heure actuelle, c’est encore compliqué pour les vêtements par exemple même si certaines marques s’installent à nouveau en France. Il arrive aussi qu’il soit écrit « Made in France » sur l’étiquette alors que le vêtement a simplement été assemblé en France. J’espère d’ailleurs que l’étiquetage carbone sera étendu à d’autres produits que la nourriture. On peut aussi être « locavore » lorsqu’on construit sa maison ou qu’on achète un meuble. De toute façon, chaque achat est prétexte à s’interroger, à se demander d’où vient l’objet.

Quel est l’impact du « locavorisme » ?

Il y a plusieurs dimensions. Il impacte sur l’environnement bien sûr, avec le refus de l’utilisation des OGM et des pesticides qui dégradent les sols. Mais aussi la baisse des émissions de CO2 à travers la réduction des transports et aussi tout ce qui touche à « l’eau virtuelle ». Dans tout ce que l’on consomme, il y a de l’eau cachée. C’est-à-dire qu’il faut prendre conscience que certains aliments nécessitent énormément d’eau pour être produits et parfois dans des pays qui en manquent pour alimenter la population. Il impacte aussi sur le lien social, la promotion de l’économie locale, du terroir, des savoir-faire et des saveurs.

Comment changer les choses ?

S’il y avait une réponse toute faite on l’aurait déjà utilisé. C’est très compliqué. Je travaille dans le développement durable depuis plusieurs années et je pense qu’il y a plusieurs portes d’entrées. Il faut multiplier les arguments mais aussi prendre en compte la catégorie sociale. On peut utiliser l’argument économique pour les gens en difficulté, l’argument santé pour ceux qui s’en souci, le terroir pour les gens attachés à leur région mais aussi bien sûr la protection de l’environnement pour les écologistes et même le goût pour les enfants. C’est au cas par cas mais l’alimentation est quelque chose de quotidien et d’indispensable donc tout le monde peut se sentir concerner. Il faut aussi, bien sûr, que ça bouge au niveau politique pour que les entreprises agissent au même titre que les citoyens. Chacun à son niveau peut agir. Même si parfois c’est décourageant quand on voit que la taxe carbone ne passe pas ou que Copenhague est un échec. L’école aussi a son rôle au même titre que les parents. Il y a une éducation au goût, à la diversité dans l’assiette…

Que répondez-vous à ceux qui vous taxent de prôner un retour à la préhistoire ?

Ce n’est pas un retour en arrière. On ne recule pas sur le train des avancés. On n’est pas contre le progrès mais aujourd’hui celui-ci nous mène à notre perte. Il va contre l’humain, contre la Terre, il est destructeur. L’idée est de changer tout ça, d’y réfléchir et de progressivement limité les dégâts et inverser la tendance. Je ne veux pas tomber dans le catastrophisme, mais quand il n’y aura plus de pétrole comment ferons-nous ? Si on est dépendant d’aliments qui sont cultivés à des milliers de km, comment allons-nous nous nourrir ? Il faut donc anticiper tout ça et entretenir ce lien social qui permet une véritable solidarité locale.
"
« Dernière édition: 29 Août 2011 à 11:39:28 par Izazen » Journalisée
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Re : Manger local quand l'alternative est possible
« Répondre #2 le: 01 Septembre 2011 à 15:46:40 »



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