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Izazen  |  Au jardin des échanges  |  Aux nouvelles, actualité, découvertes  |  Symboles (Modérateur: Izazen)  |  Fil de discussion: Symboles du chamanisme Amérindien : Les animaux 0 Membres et 12 Invités sur ce fil de discussion. « sujet précédent | | sujet suivant »
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Symboles du chamanisme Amérindien : Les animaux
« le: 11 Février 2011 à 10:20:21 »








Pour les amérindiens, chaque animal , détient, possède une médecine qui lui est propre.

D'après leurs habitudes de vie, les animaux transmettent des messages de guérison et des leçons de vie.









D'après  Les Cartes Du Chamanisme, Paroles des indiens d'Amérique, de S. Bedetti








La vision de l'ours

Recherchez votre force intérieure
qui vous aide chaque jour




L'ours jouit d'une force considérable, physique mais surtout intérieure. La direction de l'ours est l'Ouest, où tout arrive et où résident l'accomplissement de chaque action et le sens de chaque existence.

L'ours procure l'énergie intérieure nécessaire pour suivre le chemin dans la Roue sans fin, pour que la réalisation ait lieu et que la bonne voie soit empruntée. Il nous apprend à regarder en notre for intérieur, à apprécier notre force et notre fragilité, à comprendre ce qu'il y a de bon en nous et qu'il faut fortifier, et ce qu'il y a en revanche de mauvais et qu'il faut changer.

La vision de l'ours nous indique la voie de l'ours et nous encourage à recouvrer cette force que nous avons peut-être perdue, pour continuer d'avancer dans la Roue de médecine, le long du chemin qui nous conduit jusqu'à Wakan Tanka.

La force intérieure de la vision de l'ours est puissante: elle nous donne le courage, la volonté et l'énergie nécessaires pour recommencer à suivre le destin de la réalisation  et de la conscience, même si le désespoir, la résignation et le fatalisme ordinaire nous font apparemment succomber sous le poids de leur inquiétante vigueur.
La vision de l'ours nous invite à regarder en notre for intérieur, à apprécier nos limites et nos capacités, à rassembler des forces et à repartir avec une énergie nouvelle.


La tradition







Dans la culture des Indiens d'Amérique, l'ours joue un rôle fondamental et apparaît dans de nombreux récits et légendes.

Une légende cherokee relate l'histoire de l'Homme-Ours. Un matin de printemps, le jeune Tourbillon quitta le village et gravit les montagnes pour chasser. Dans le bois, il vit un ours noir et lui décocha une flèche qui le blessa. L'ours demeura immobile et, au grand étonnement de Tourbillon, il s'adressa à ce dernier: "Inutile de me lancer d'autres flèches, tu ne peux pas me tuer. Je ne te ferai pas de mal. Viens avec moi, et je te montrerai comment vivent les ours."
Abasourdi, Tourbillon suivit l'ours jusqu'à une caverne creusée à flanc de montagne. L'ours lui dit: "C'est ici que nous, les ours, nous nous réunissons en conseil." La caverne était pleine d'ours, et un grand ours blanc, qui sembla être le chef aux yeux de Tourbillon, lui déclara! "Assieds-toi, étranger, et sois sans crainte." Tourbillon s'assit à côté de l'ours qu'il avait blessé et assista à la réunion: les ours discutaient du manque de nourriture dans les montagnes et mirent au point plusieurs stratégies pour trouver de nouveaux territoires où se la procurer.

Le soir venu, l'ours noir accompagna Tourbillon à une autre caverne, plus petite. "Voilà où j'habite", lui annonça-t-il. L'estomac de Tourbillon criait famine; l'ours s'en aperçut et ouvrit les paumes de ses pattes avant, dans lesquelles un tas de châtaignes apparut par enchantement. L'ours refit ensuite son tour de magie et offrit des myrtilles et des mûres à Tourbillon.

Pendant de nombreuses lunes, Tourbillon vécut dans la caverne avec l'ours et remarqua au bout d'un certain temps que des poils identiques à ceux d'un ours commençaient à affleurer sur son corps. Tourbillon était heureux d'être devenu un ours. Un jour de printemps, cependant, l'ours noir lui raconta qu'il avait rêvé du village Cherokee et que sa femme s'inquiétait pour lui. "Elle attend ton retour, lui dit-il. Mais tu es devenu un Homme-Ours. Si tu retournes parmi les hommes, il faudra t'isoler sept jours, sans manger ni boire, loin de la vue de ton peuple."

Quelques jours plus tard, plusieurs chasseurs tombèrent sur l'ours noir et le poursuivirent jusqu'à sa caverne. "J'ai perdu mon pouvoir contre les flèches, dit l'ours, résigné, à Tourbillon. Quand ils m'auront tué, recouvre mon sang avec des feuilles." Puis il sortit de la caverne et alla à la rencontre de son destin. Une fois qu'il eurent tué l'ours, les chasseurs découvrirent Tourbillon et, pensant qu'il avait été enlevé par l'animal, ils lui demandèrent s'il voulait revenir avec eux au village. Tourbillon répondit qu'il les suivrait, mais qu'il devrait demeurer isolé pendant sept jours, sans manger ni boire. Il amassa ensuite des feuilles sur le sang de l'ours noir, et partit avec les chasseurs au village. Durant le voyage, il se tourna en direction de la caverne et vit un ours qui surgissait des feuilles.

Au village, Tourbillon se réfugia dans une maison vide. Sa femme eut néanmoins connaissance de son retour et, impatiente de le revoir, pria les chasseurs de la mener jusqu'à lui. Ils refusèrent à maintes reprises d'exaucer son voeu, en lui expliquant la raison capitale de leur refus, mais, déçue et en colère, la femme les implora jour après jour et, le cinquième jour, ils finirent par la conduire à l'endroit où se trouvait son mari. Ils ôtèrent la barre qui bloquait l'entrée, et la femme pénétra à l'intérieur.
Tourbillon était couvert de poils et marchait sur ses deux jambes comme un ours, mais sa femme fut quand même heureuse de le revoir et le supplia de rentrer avec elle. Tourbillon la suivit, mais mourut quelques jours plus tard. Il avait encore une nature d'ours, et les ours le voulaient parmi eux, pas parmi les hommes.

Depuis ce jour, les nuits de printemps, les Indiens Cherokees aperçoivent toujours, au milieu des ombres de la forêt, les esprits de deux ours, l'un qui marche à quatre pattes, et l'autre sur deux jambes.




Pour les Indiens d'Amérique, l'ours représentait le pouvoir de la terre qui se répandait en chaque homme. Celui-ci tirait de l'ours la force nécessaire pour remporter la guerre ou pour acquérir, dans le village, l'autorité de chef de tribu. Le pouvoir de l'ours ne reposait pas uniquement sur sa force physique. En étudiant cet imposant animal, les Indiens avaient constaté qu'il consacrait beaucoup de son temps à l'observation silencieuse de son territoire; ils attribuèrent donc à l'ours à la fois la qualité de la puissance et celle de la réflexion, de la contemplation et, pour finir, de la méditation.

Des recherches anthropologiques sur la relation symbolique entre les Indiens d'Amérique et l'ours (en particulier celles de George Sword, qui a décrit en détail de nombreuses séances chamaniques où hommes et animaux "entraient en contact") ont mis en évidence le rôle central que cet animal jouait, surtout chez les populations des Grandes Plaines.





Les guerriers assiniboines, par exemple, imitaient son apparence et son comportement en se rasant le crâne au milieu et en enroulant leurs cheveux sur les côtés de manière à former deux noeuds qui ressemblaient à des oreilles d'ours. Ils portaient en outre des colliers de griffes d'ours et des tuniques en peau d'ours, et pendant la chasse ou la guerre ils simulaient son comportement et les techniques de prédateur, en allant jusqu'à pousser, lors de l'attaque, un cri qui reproduisait celui de l'ours en furie.

On associait aussi à l'ours le pouvoir de guérison; on croyait en effet que l'ours avait une connaissance si profonde de la terre qu'il savait exactement comment soigner une maladie ou une blessure.

Chez les Lakotas, par exemple, une croyance veut que, quand un homme rêve d'un ours, il jouit à son réveil du don de guérir les maladies et de connaître les plantes médicinales permettant de soigner les blessures ou les morsures de serpent.

S. Bedetti







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Re : Symboles du chamanisme Amérindien : Les animaux
« Répondre #1 le: 05 Mars 2011 à 15:40:37 »




Totem du bison

Cherchez la force qui est en vous
Recherchez la sagesse de la nature











Le bison nous offre tout ce dont nous avons besoin: il est notre frère et en lui nous trouvons toute l'énergie qu'il nous faut pour continuer la route dans la Roue qui n'a jamais de fin. Sa peau est notre tambour sacré et vivant, dont le rythme palpite dans la nuit; sa fourrure est le lit dans lequel nous dormons, et nous nous réveillons dans la conscience; sa chair nous donne de la force et devient la chair de notre chair; son énorme crâne est placé au centre de la Roue.
Le bison nous nourrit et nous procure de la vigueur, en nous donnant de l'énergie pour poursuivre le chemin vers la conscience avec toujours plus de force et de volonté.






A l'aube des temps, la Femme-Bison descendit sur Terre pour instruire le peuple des Sioux, à qui elle fit don de la Pipe sacrée. Elle continue maintenant de prodiguer toute sa sagesse et elle indique le bon chemin à suivre dans la Roue sans fin. La Femme-Bison nous fournit tous les instruments nécessaires pour avancer sur la route de la conscience: elle signale que le Grand Esprit Wakan Tanka engendre et réside en toutes choses, que la nature vivante et créatrice se transcende en permanence et se manifeste toujours aux hommes dans ses ineffables merveilles. La Femme-Bison nous apprend que nous sommes intrinsèquement liés à la nature, car nous ne sommes rien d'autre que ses enfants. Enfants de la nature, défendez votre mère: tel est l'enseignement de la Femme-Bison.




La tradition

Pour les natifs d'Amérique, le bison était un donateur généreux et sacré, une source fondamentale d'abondance et de vie: il fournissait de la viande pour se nourrir, et sa peau servait à confectionner des vêtements, des couvertures, des fourrures, ainsi que le revêtement du tipi et de l'Inipi, la sainte Loge à transpirer. Ses cornes étaient utilisées comme coiffures cérémonielles. Avant que l'homme blanc ne l'efface de la surface des plaines sur des milliers de kilomètres. Il n'en reste aujourd'hui pas plus de 50 000 exemplaires.
Les femelles sont très protectrices à l'égard de leurs petits, autour desquels elles forment un cercle défensif en se déplaçant dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, tandis que les mâles tournent dans le sens contraire, à l'extérieur du cercle. Les Indiens d'Amérique reproduisent ce mouvement dans certaines danses.
Une légende apache-comanche raconte comment, à l'aube des temps, les bisons furent délivrés sur la terre.

L'une des plus vieilles histoires sacrées de la grande famille sioux est celle de la Femme-Bison blanche, un être lumineux qui fit don de la Pipe sacrée au peuple indien.
On raconte qu'un matin de bonne heure, il y a bien des hivers de cela, alors qu'ils scrutaient la région du haut d'une colline à l'affût de gibier, deux chasseurs lakotas virent au loin quelque chose qui s'avançait vers eux d'une façon particulièrement étrange et merveilleuse. Quand cette chose mystérieuse se fut approchée, ils s'aperçurent que c'était une femme très belle, vêtue de blanches peaux de daim et portant un paquet sur son dos. Elle était si belle que l'un des Lakotas eut des pensées impures. Il fit part de son désir à son ami, mais celui-ci, qui était bon, lui dit de ne pas avoir de telles pensées, car il s'agissait sûrement d'une femme wakan, sacrée.





La mystérieuse créature fut bientôt à proximité et, après avoir déposé son sac par terre, elle demanda à celui qui avait des intentions impures de venir près d'elle. Comme le jeune homme s'approchait de la femme mystérieuse, un vaste nuage les enveloppa tous les deux, et quand peu après il se fut dissipé, la femme sacrée était toujours debout et à ses pieds gisait l'homme mauvais réduit à l'état de squelette, rongé par d'effroyables serpents.
Gif Amérindiens"Considère ce que tu vois! dit alors l'étrange femme à l'homme bon. Je viens au-devant de ton peuple et désire parler à ton chef, Corne Creuse Debout; retourne auprès de lui et dis-lui de préparer une tente spacieuse dans laquelle il rassemblera tout son peuple et préparera ma venue. Je veux vous dire quelque chose de très important!"
Le jeune homme se rendit aussitôt au tipi de son chef et lui narra tout ce qui était arrivé, que cette femme sacrée venait lui rendre visite et qu'on devait préparer sa réception. Le chef Corne Creuse Debout fit alors démonter plusieurs tipis pour en faire une grande loge, comme la femme l'avait ordonné. Il envoya ensuite un crieur avertir les gens qu'ils devaient mettre leurs plus beaux vêtements et se réunir sans tarder dans la tente. Tous étaient fort intrigués en attendant dans la vaste loge la venue de la femme sacrée: chacun se demandait d'où elle venait et ce qu'elle pouvait bien vouloir leur confier;
Bientôt les jeunes gens qui guettaient l'arrivée de l'inconnue annoncèrent qu'ils l'apercevaient au loin s'approchant d'eux avec grâce, et soudain la femme mystérieuse entra dans la loge, en fit le tour dans le sens de la marche du soleil, puis s'arrêta devant Corne Creuse Debout. Elle enleva le sac de son dos et, le tenant avec les deux mains devant le chef, elle lui dit:




Regarde ceci et aime-le toujours! C'est une chose très sacrée (lilla wakan), et vous devez toujour la considérer comme telle. Jamais un homme impur ne devra être autorisé à la voir, car dans ce paquet se trouve une pipe sacrée. Avec elle, dans les hivers à venir, vous enverrez vos voix à Wakan Tanka, votre grand-père et père.

Après quoi la femme mystérieuse sortit du sac un calumet, ainsi qu'une petite pierre ronde qu'elle déposa sur le sol. Dirigeant la pipe par le tuyau vers le ciel, elle dit:
Avec cette pipe de mystère vous marchez sur la terre, car la terre est votre grand-mère et mère, et elle est sacrée. Chaque pas qui est fait sur elle devrait être comme une prière. Le fourneau de cette pipe est de pierre rouge; il est la terre. Ce jeune bison qui est gravé dans la pierre, et qui regarde vers le centre, représente les quadrupèdes qui vivent sur votre mère. Le tuyau de la pipe est en bois et symbolise tout ce qui croît sur la terre. Et ces douze plumes, qui pendent là où le tuyau pénètre dans le fourneau, sont de Walambi Galeshka, l'Aigle Tacheté, et elles représentent l'aigle et tous les êtres ailés de l'air. Tous ces peuples et toutes les choses de l'univers s'unissent à vous qui fumez la pipe, tous envoient leurs voix à Wakan Tanka, le Grand Esprit. Quand vous prierez avec cette pipe, vous prierez pour toutes les choses et avec elles.



La femme céleste toucha alors du bout de la pipe la pierre ronde posée sur le sol et dit:
Avec cette pipe vous serez reliés à tous vos parents: votre grand-père , grand-mère et mère. Ce caillou rond qui est fait de la même pierre rouge que le fourneau de la pipe, votre père Wakan Tanka vous en fait don également. C'est la terre, votre grand-mère et mère, et c'est le lieu où vous vivrez et bous multiplierez. Cette terre qu'il vous a donnée est rouge, et les hommes qui vivent sur elle sont rouges; et le Grand Esprit vous a aussi donné un jour rouge et un chemin rouge. Ils sont vénérables, ne l'oubliez pas. Chaque aurore qui vient est un événement sacré, et chaque jour est sacré, car la lumière vient de votre père Wakan Tanka; et bous devrez aussi vous souvenir toujours que les hommes et tous les autres êtres qui se tiennent sur cette terre sont sacrés et doivent être traités comme tels. Désormais la pipe  de mystère sera sur cette terre rouge, et les hommes prendront la pipe et enverront leurs voix à Wakan Tanka. Ces sept cercles que vous voyez sur la pierre signifient beaucoup de chosses, car ils représentent les sept rites selon lesquels la pipe sera utilisée. Le premier grand cercle représente le premier rite que je vais vous transmettre, et les six autres cercles représentent  les rites qui vous seront révélés directement en temps voulu. Corne Creuse Debout, sois bon à l'égard de ton peuple et honore ces dons, car ils sont sacrés! Avec cette pipe, les hommes se multiplieront, et tout bien viendra à eux.
D'en haut, Wakan Tanka vous a donné cette pipe sacrée afin que par elle vous puissiez avoir la connaissance. Soyez toujours reconnaissants pour ce grand don!
Et, toujours tounée vers Corne Creuse Debout, la Femme-Bison ajouta:
A présent, avant que je ne parte, je désire te donner des instructions sur le premier rite suivant lequel ton peuple devra utiliser cette pipe.
Que pour toi soit sacré le jour où l'un des tiens meurt. Tu devras alors garder son âme comme je vais te l'expliquer, et ainsi tu gagneras beaucoup en puissance, car chaque âme fortifiera le dévouement et l'amour à l'égard de ton prochain. Aussi longtemps qu'un des vôtres reste, avec son âme, auprès de ton peuple, par elle vous serez à même d'envoyer votre voix à Wakan Tanka.
Que soit également sacré le jour où une âme est délivrée et retourne à sa demeure, qui est Wakan Tanka, car ce jour-là quatre femmes seront sanctifiées, et avec le temps elles porteront des enfants qui marcheront sur le sentier de la vie selon le mystère, donnant un exemple à ton peuple. Regarde-moi, car c'est moi qu'ils prendront en bouche, et c'est grâce à ceci qu'ils deviendront saints. Celui qui garde l'âme d'une personne doit être un homme vertueux et pur, et il doit se servir de la pipe afin que tous, avec cette âme, envoient ensemble leurs voix à Wakan Tanka. Les fruits de votre mère la terre, et les fruits de tout ce qu'elle porte, seront ainsi bénis, et ton peuple parcourra alors le chemin de la vie selon le mystère. N'oubliez pas que Wakan Tanka vous a donné sept jours pou Lui envoyer vos voix. Aussi longtemps que vous vous souviendrez de ceci, vous vivrez; le reste vous sera révélé directement par Wakan Tanka.






La femme sacrée s'apprêta alors à quitter la tente, mais se tournant de nouveau vers Corne Creuse Debout, elle dit:
Regarde cette pipe! Rappelle-toi toujours combien elle est vénérable et traite-la en conséquence, car elle te mènera au but.
Souviens-toi: en moi sont 4 âges,
Je m'en vais à présent, mais je veillerai sur ton peuple au cours de chacun de ces âges, et à la fin je reviendrai.
Après avoir de nouveau fait le tour de la loge suivant la marche du soleil, la femme mystérieuse sortit mais, ayant parcouru une brève distance, elle tourna son regard vers le peuple et s'assit. Quand elle se leva, les hommes constatèrent avec stupeur qu'elle s'était changée en un jeune bison rouge et brun. Puis le jeune bison s'éloigna encore un peu, se coucha et se roula par terre en regardant vers le peuple;  et quand il se redressa, c'était un bison blanc. Le bison blanc reprit sa route, se roula sur le sol et devint un bison noir, lequel s'éloigna encore, s'arrêta, s'inclina devant chacun des quatre quartiers de l'univers, et disparut par-delà la colline.

S. Bedetti






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Re : Symboles du chamanisme Amérindien : Les animaux
« Répondre #2 le: 31 Mars 2011 à 13:29:45 »






Totem de l'Aigle




Volez jusqu'à l'esprit














L'aigle vole plus haut que n'importe quel autre oiseau et voit plus loin que n'importe quel autre être vivant; Il atteint le ciel, règne de l'esprit, et représente donc ce qui se rapproche le plus de la dimension spirituelle; Il reçoit l'énergie du soleil et de l'Est, le lieu où tout prend naissance et où la vie commence. L'aigle est la vie qui renaît et qui recommence, il déploie ses ailes dans l'aurore du nouveau matin qui vient au monde. Il nous enseigne l'équilibre et la fermeté, ainsi que l'envol du désir dans la potentialité de la vie, toute la vie, pas seulement la nôtre.
L'aigle nous apprend à voler haut, à ne pas gaspiller notre existence dans la résignation vide de l'ordinaire.









La tradition


De nombreux mythes et légendes des Indiens d'Amérique ont l'aigle pour protagoniste, tantôt bienveillant, tantôt malveillant, et souvent représenté comme le concurrent ou le rival d'autres oiseaux, en particulier le faucon.






Une légende Hopi relate par exemple l'histoire du méchant Homme-Aigle doté d'une cuirasse invincible, mangeur d'hommes, pillard de villages et ravisseur de jeunes filles. Un jour, Homme-Aigle enleva l'épouse de Fils de la Lumière et l'emporta avec lui dans son grand nid situé au-dessus des nuages. Fils de la Lumière ne voulut pas s'avouer vaincu et décida de suivre Homme-Aigle pour reprendre sa femme. Il s'enfonça dans la forêt et gravit les montagnes les plus inaccessible, où il rencontra d'autres animaux, à commencer par Femme-Taupe et Faucon, qui, émus par son récit, se portèrent volontaires pour l'accompagner dans son entreprise. Femme-Taupe se cacha dans les cheveux de Fils de la Lumière, et Faucon le fit monter sur ses ailes et le transporta jusqu'aux nuages, là où Homme-Aigle avait son repaire. Fils de la Lumière y trouva sa femme enchaînée; elle l'implora de l'abandonner à son destin et de retourner sur la terre, car elle redoutait de le voir mort. Fils de la Lumière s'approcha en revanche d'elle et commença à la détacher, mais Homme-aigle, qui avait sombré dans un profond sommeil après un substantiel repas d'hommes, fut réveillé par le bruit des chaînes et se moqua de l'homme qui avait osé le défier.
"Je vois que tu as eu beaucoup de courage, misérable petit être, dit Homme-Aigle. Je veux te proposer un marché: si tu réussis à surmonter les épreuves auxquelles je te soumettrai, tu pourras repartir libre sur la terre avec ton épouse."

Fils de la Lumière, rempli de crainte, accepta. Homme-Aigle soumit donc Fils de la Lumière à une série d'épreuves impossibles pour tout être humain (c'était à celui qui fumerait le plus longtemps une énorme pipe de tabac empoisonné, qui parviendrait le premier à déraciner et à soulever un chêne du sol, qui mangerait le plus de nourriture), et Fils de la Lumière arriva à sortir vainqueur de chacune grâce à une multitude de stratagèmes imaginés par Faucon et Femme-Taupe qui, dissimulée dans ses cheveux et soustraite à la vue d'Homme-Aigle,  pouvait agir en faveur de son ami mortel. La dernière épreuve fut décisive: "Tu vois ces deux tas de bois là-bas? demanda Homme-Aigle. Nous nous assiérons dessus et ta femme leur mettra le feu. Celui de nous deux qui survivra sera le vainqueur."

Homme-Aigle pensait avoir la victoire entre ses mains, car il portait sa cuirasse invisible. Il ne s'était cependant pas aperçu que pendant son sommeil Femme-Taupe l'avait remplacée par une fausse et avait donné la vraie à Fils de la Lumière. Quand les deux bûchers s'embrasèrent, le méchant Homme-aigle brûla vif en quelques secondes et, grâce à l'aide des autres animaux, Fils de la Lumière put retourner sur la terre en ramenant sa femme avec lui.






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Re : Symboles du chamanisme Amérindien : Les animaux
« Répondre #3 le: 31 Mars 2011 à 13:41:44 »








Regardez votre vie d'en haut


Le vol de l'aigle entraîne notre regard au loin, plus loin qu'il n'a jamais été.

La vision de l'aigle nous conduit jusqu'au ciel, presque au point de le toucher, nous fait effleurer les sensations les plus pures et nous aide à demeurer à proximité du Grand Esprit.

La vision de l'aigle capture la lumière du soleil, le souffle du vent et la vie naissante, depuis l'Est qui régénère toutes choses. L'aigle nous guide encore plus haut et, à cette hauteur, la distance qui nous sépare de notre vie ordinaire semble décisive, les paysages recouvrent leur intégralité, et l'écosystème, son irréductible complexité.

D'en haut, il devient clair que les espèces vivantes marchent les unes aux côtés des autres, dans une relation de dépendance et d'égalité réciproque. Et l'on voit parfaitement combien il est absurde que l'espèce humaine, si infime par rapport à 'immensité de la nature, revendique une suprématie sur les autres, en s'arrogeant le droit de tuer, d'exterminer et de dévaster. Tout comme l'aigle vole en équilibre, porté par le flux des courants, l'homme doit retrouver l'équilibre, porté par le flux de la vie. C'est la vie de la nature qui compte, pas l'homme. Telle est la vision de l'aigle.





Adelphena Logan écrit:

"Les légendes indiennes nous racontent que l'aigle était un oiseau d'une grande puissance, et que pour cette raison il veillait sur l'univers tout entier. Compte tenu de ses qualités et de ses caractéristiques spécifiques, on le considérait comme le pont de communication grâce auquel les prières des êtres vivants arrivaient jusqu'au Grand Esprit. En même temps, cependant, l'aigle incarne en soi un autre symbole: celui de la peur face à l'inconnu."

Peur et désir: l'aigle incarne les visions ancestrales des êtres humains; perçu de l'inconnu et du mystère le plus profond, celui de la mort et de la vie, et désir de faire l'expérience de toutes les possibilités que la vie offre, jusqu'à parvenir au seuil de son essence, la grandiose transcendance de la nature, Wakan Tanka, et puiser, pour reprendre les puissants vers du poète Libero de Libero, dans le matin "bu à la source/ dans la main même,/ quand la terre était nôtre".

Plus généralement, les peuples amérindiens ont toujours considéré tous les oiseaux comme quelque chose de fondamental pour leur propre existence. Le saint homme Buffalo Jim écrit à ce propos:






"Ils sont libres de voler où ils veulent et de se poser où bon leur sied. Dans nos cérémonies, nous employons des plumes d'oiseaux, car elles nous rappellent le Grand Esprit. De toutes les créatures ailées, l'aigle est celui qui vole le plus haut: il est donc symboliquement le plus proche de celui qui a donné vie à l'univers.


Ce n'est pas un hasard si ses plumes font également l'objet d'une vénération particulière. En outre, le roi des oiseaux est aussi la créature ailée la + puissante: elle appartient par conséquent à toutes les populations à la fois, quelle que soit leur origine."

Des chants traditionnels aussi évoquent les images profondes de l'aigle, les chants cérémonials navajo notamment.


S. Bedetti







« Dernière édition: 31 Mars 2011 à 13:50:15 par Izazen » Journalisée
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Re : Symboles du chamanisme Amérindien : Les animaux
« Répondre #4 le: 21 Avril 2011 à 18:59:37 »









La vision du Coyote



Cherchez la joie en chaque chose et prenez la vie avec le sourire




Le coyote est un farceur qui nous apprend à considérer la vie avec légèreté et humour, en nous invitant à rire de nous-mêmes et à ne pas nous prendre trop au sérieux. La leçon du coyote a donc pour but de nous faire apprécier les choses de la vie -dramatiques ou gaies- pour ce qu'elles sont réellement, en nous aidant à les regarder avec le sourire aux lèvres. Une personne souriante constitue une source de profond soutien pour les autres, qui lui témoigneront en échange reconnaissance et affection. Il est important d'insuffler du courage aussi à ceux qui nous entourent: un sourire (sincère) se révèle quoi qu'il en soit toujours plus efficace que l'indifférence.


La tradition

De très nombreuses légendes se sont constituées autour de la figure du coyote, signe de la vitalité culturelle des Indiens d'Amérique et de l'importance accordée à cet animal dans leur tradition. Une légende miwok raconte comment Coyote vola le soleil pour les gens de la Vallée. Une autre légende caddo raconte par exemple comment Coyote vola le feu:





Une fois que la terre, le ciel, les eaux et les gens furent créés, Coyote dit à son petit-fils Faucon: "Maintenant, nous avons le peuple, mais pas le feu qui lui permettra de faire la cuisine et de se réchauffer. L'hiver va bientôt arriver. Les Femmes-Etoiles le gardent jalousement. Nous devons le leur voler."
"Comment?", demanda Faucon.




"J'enverrai Colibri, qui est le plus rapide d'entre nous. Dis-lui de prendre une étincelle et de nous la ramener immédiatement", répondit Coyote.
"D'accord", dit Faucon, et il dépêcha Colibri pour s'emparer du feu.

Celui-ci prit tout de suite son envol et partit chez les Femmes-Etoiles au fin fond de l'Est, là où le soleil. Un coyote du parc national de Yosemite (États-Unis) se lève. Petit comme il était, Colibri se cacha dans les cheveux de l'une d'elles et attendit patiemment qu'elle s'approche du feu. Dès qu'une étincelle bondit vers lui, il l'attrapa vivement et la rapporta sans tarder à Coyote et Faucon. Durant le vol, il la tint bien serrée sous son menton, malgré la brûlure, et encore aujourd'hui Colibri porte la marque de ce feu ancestral. Faucon observa ce grain de lumière et demanda: "Et maintenant, où allons-nous le mettre?" Coyote répondit:  "Mettons-le dans le silex, où tout le monde pourra le prendre facilement."
Ils le placèrent alors à l'endroit choisi et, depuis, chaque fois que les Indiens ont besoin du feu, ils le cherchent toujours dans le silex.





C'est ainsi que Coyote déroba le feu aux étoiles pour le donner aux hommes.







La vision du coyote nous enseigne à prendre la vie avec davantage de légèreté, de tranquilité et de pondération, à considérer les choses avec calme, à ne pas réagir sous l'emprise de l'instinct et des émotions. Elle nous invite à accorder leur juste valeur aux choses, en négligeant et en ignorant celles qui sont inutiles, et à sourire également de ce qui semble un enchaînement sans fin de malheurs. La vision du coyote procure le bon équilibre pour poursuivre avec joie notre route dans la Roue qui ne finit jamais, en nous incitant à mûrir et à grandir.

S.Bedetti








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