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Fil de discussion: Le printemps (Lu 10277 fois)
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Izazen
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Spectacle rassurant Tout est lumière, tout est joie, L’araignée au pied diligent Attache aux tulipes de soie Ses rondes dentelles d’argent.
La frissonnante libellule Mire les globes de ses yeux Dans l’étang splendide où pullule Tout un monde mystérieux !
La rose semble, rajeunie, S’accoupler au bouton vermeil ; L’oiseau chante plein d’harmonie Dans les rameaux pleins de soleil.
Sa voix bénit le Dieu de l’âme Qui, toujours visible au coeur pur, Fait l’aube, paupière de flamme, Pour le ciel, prunelle d’azur !
Sous les bois, où tout bruit s’émousse, Le faon craintif joue en rêvant ; Dans les verts écrins de la mousse Luit le scarabée, or vivant.
La lune au jour est tiède et pâle Comme un joyeux convalescent ; Tendre, elle ouvre ses yeux d’opale D’où la douceur du ciel descend !
La giroflée avec l’abeille Folâtre en baisant le vieux mur ; Le chaud sillon gaîment s’éveille, Remué par le germe obscur.
Tout vit, et se pose avec grâce, Le rayon sur le seuil ouvert, L’ombre qui fuit sur l’eau qui passe, Le ciel bleu sur le coteau vert !
La plaine brille, heureuse et pure ; Le bois jase ; l’herbe fleurit. - Homme ! ne crains rien ! la nature Sait le grand secret, et sourit.Victor HUGO (1802-1885) - Les Rayons et les Ombres XVII
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Izazen
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Vincent VAN GOGH : "Branche d'amandier en fleur, 1890" La fleur qui fait le printemps Les marronniers de la terrasse Vont bientôt fleurir, à Saint-Jean, La villa d'où la vue embrasse Tant de monts bleus coiffés d'argent.
La feuille, hier encor pliée Dans son étroit corset d'hiver, Met sur la branche déliée Les premières touches de vert.
Mais en vain le soleil excite La sève des rameaux trop lents ; La fleur retardataire hésite A faire voir ses thyrses blancs.
Pourtant le pêcher est tout rose, Comme un désir de la pudeur, Et le pommier, que l'aube arrose, S'épanouit dans sa candeur.
La véronique s'aventure Près des boutons d'or dans les prés, Les caresses de la nature Hâtent les germes rassurés.
Il me faut retourner encore Au cercle d'enfer où je vis ; Marronniers, pressez-vous d'éclore Et d'éblouir mes yeux ravis.
Vous pouvez sortir pour la fête Vos girandoles sans péril, Un ciel bleu luit sur votre faîte Et déjà mai talonne avril.
Par pitié, donnez cette joie Au poëte dans ses douleurs, Qu'avant de s'en aller, il voie Vos feux d'artifice de fleurs.
Grands marronniers de la terrasse, Si fiers de vos splendeurs d'été, Montrez-vous à moi dans la grâce Qui précède votre beauté.
Je connais vos riches livrées, Quand octobre, ouvrant son essor, Vous met des tuniques pourprées, Vous pose des couronnes d'or.
je vous ai vus, blanches ramées, Pareils aux dessins que le froid Aux vitres d'argent étamées Trace, la nuit, avec son doigt.
Je sais tous vos aspects superbes, Arbres géants, vieux marronniers, Mais j'ignore vos fraîches gerbes Et vos arômes printaniers.
Adieu, je pars lassé d'attendre ; Gardez vos bouquets éclatants ! Une autre fleur suave et tendre, Seule à mes yeux fait le printemps.
Que mai remporte sa corbeille ! Il me suffit de cette fleur ; Toujours pour l'âme et pour l'abeille Elle a du miel pur dans le coeur.
Par le ciel d'azur ou de brume Par la chaude ou froide saison, Elle sourit, charme et parfume, Violette de la maison ! Théophile GAUTIER Recueil : Emaux et camées
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