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04 Novembre 2024 à 00:31:15

Izazen  |  Au jardin des pensées et philosophies  |  Philosophies (Modérateur: Izazen)  |  Fil de discussion: Zen- 禅 0 Membres et 2 Invités sur ce fil de discussion. « sujet précédent | | sujet suivant »
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Izazen
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Zen- 禅
« le: 08 Juin 2007 à 11:44:56 »





ZEN - 禅


Origines

La légende de l'origine de la tradition zen et de la lignée de ses maîtres remonte à un sermon du Bouddha Shâkyamuni à ses disciples alors qu'ils étaient réunis sur le Mont des vautours, relaté dans le Sūtra Lankavatara. Pour tenter d'expliquer un point de son enseignement, il se contenta de cueillir silencieusement une fleur d'udumbara. Aucun des disciples n'aurait compris le message qu'il tentait de faire passer, à l'exception de Mahâkâshyapa, qui aurait souri au Bouddha. Celui-ci lui aurait alors dit devant l'assemblée qu'il lui avait ainsi transmis son trésor spirituel le plus précieux. C'est une préfiguration de la description du chan que l’on prêtera à Bodhidharma : « pas d’écrit, un enseignement différent [de tous les autres], qui touche directement l’esprit pour révéler la vraie nature de bouddha » (« 不立文字、教外別傳, 直指人心,見性成佛 »).

De l'Inde à la Chine

Bodhidharma, vingt-huitième patriarche dans la filiation indienne, serait venu en Chine autour de 520. Les différents textes chinois qui le mentionnent ne s’accordent pas exactement sur son origine (Kânchîpuram au sud de l’Inde ou Perse), ni sur sa route (arrivé par l’Ouest ou par un port du Sud-Est). On lui prête un attachement particulier pour le Sūtra Lankavatara, et la première école chan constituée est connue sous le nom d'école Lankâ (楞伽宗).

Une légende attestée à partir du XIe siècle au monastère de Shaolin en attribue la fondation à Bodhidharma, en faisant ainsi l’initiateur des arts martiaux d'Extrême-Orient. Néanmoins, bien qu’il existe au Kerala un type de yoga offrant une certaine similitude extérieure avec le kung-fu, des gymnastiques de type qigong semblent être mentionnées sur des textes chinois datant du Ve siècle av. J.-C., et les arts martiaux au mont Song ont précédé Bodhidharma, si tant est qu'il s'y rendît jamais.


De la Chine au Japon

Du VIe au XIIIe siècle, le bouddhisme zen fut importé de Chine au Japon via la Corée, par vagues successives. C'est au XIIIe siècle que le moine Dogen 道元 importa le zen Sōtō (曹洞, en mandarin caodong), et le moine Eisai (栄西, parfois appelé Yōsai) le zen Rinzai (臨済, Linji en mandarin). Ces deux écoles, comme en Chine à partir des Song, constituent encore aujourd'hui avec l'école obaku le paysage du zen japonais. C'est le zen Rinzai qui va cependant s'imposer, du moins politiquement dans un premier temps, avec la mise en place du système dit des Cinq Montagnes où cinq temples chapeautent tous les autres. En fait il y aura dix temples, cinq à Kyōto et cinq à Kamakura, qui varieront au fil du temps. Le courant zen et la pratique du zazen (méditation assise pratiquée pour atteindre l'éveil) eurent beaucoup de succès au Japon et s'accompagnèrent du développement par les moines de plusieurs arts et techniques, soit directement importés de Chine, soit créés localement en intégrant des éléments du nord de la Chine et de la Corée. On peut citer comme exemple l'usage du thé ou l'esthétique simple et dépouillée. Le zen japonais est aussi fortement influencé par le taoïsme, dont on retrouve certains symboles et notions.





Cercle Zen




Filiation chinoise (chan) des écoles japonaises :

Sōtō se rattache à caodong (曹洞宗) fondé par Dongshan Liangjie (洞山良价 ? - 869).
Rinzai se rattache à la lignée de zhishen (智詵 ?-702), deuxième disciple de Huineng selon la monographie de l'école Lankâ (楞伽人法志), par l'intermédiaire de Mazu Daoyi (媽祖道一 ?-788), Baizhang Huaihai (百丈懷海, Hyakujo Ekai en japonais, 720-814), Huanbo Xiyun (黃檗希運) et Linji Yixuan (臨濟一玄 Rinzai Gigen en japonais, ?-866).
Beaucoup plus tard ōbaku, fondé par Yinyuan Longqi (隱元隆琦, Ingen Ryuki en japonais, 1592-1613), fera également remonter sa lignée à Huanbo Xiyun, maître de Rinzai.
Ummon de réclame de Yunmen Wenyan (雲門文偃, Ummon Daishi en japonais, 864? - 942).


Pratique du Zen

On peut grossièrement dire que le zen Sōtō met l'accent sur la pratique de zazen (de za assis et zen méditation) et de shikantaza, juste s'asseoir, alors que le zen Rinzai insiste plus sur les kōan, apories, paradoxes à visée pédagogique.

Zazen est l'éveil (satori) : la pratique elle-même est réalisation; pratique et éveil sont comme la paume et le dos de la main. Il suffit de s’asseoir immobile et silencieux pour s’harmoniser avec l’illumination du Bouddha. Néanmoins, selon la logique zen, même l'éveil ne saurait être un but en soi.

Les kōan (école Rinzaï) sont des propositions le plus souvent absurdes ou paradoxales que pose le maître et que le disciple doit dissoudre (plutôt que résoudre) dans la vacuité du non-sens, et, par suite, noyer son moi dans une absence de tensions et de volonté, que l'on peut comparer à la surface parfaitement lisse d'un lac reflétant le monde comme un miroir.

Comme toutes les versions sinisées du bouddhisme, le zen appartient à l'ensemble mahâyâna qui affirme que chacun possède en soi ce qu'il faut pour atteindre l'illumination. Certaines écoles (tiantai, huayan) considèrent que chacun et toute chose est « Nature de bouddha ». La position zen, plus proche du courant philosophique idéaliste yogaçara, considère que la seule réalité de l'univers est celle de la conscience ; il n'y a donc rien d'autre à découvrir que la vraie nature de sa propre conscience.



Source : Wikipédia




Posture de Zazen expliquée par Me Taisen Deshimaru



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Re : Zen- 禅
« Répondre #1 le: 16 Février 2011 à 15:26:47 »





"Le zen est une expérience intime, qui permet d'unir le visible et l'invisible, le relatif et l'absolu, ce qui passe et ce qui demeure. Il n'est ni le bien ni le mal, ni le oui ni le non, ni le vide ni le plein.
              "Il est au-delà du monde des contraires, d'un monde construit par la distinction intellectuelle..." Insaisissable, il a pourtant comme toute entreprise humaine, et dans l'écrin du bouddhisme, ses temples, ses traditions, ses rites, ses codes, son langage. Chrétien, si je crois à la valeur du Zen dans une vie chrétienne, c'est que le Zen n'est attaché à aucune religion, à aucune croyance. Il invite seulement à plus d'authenticité, à ne pas se barricader dans les dogmatismes,  à ne pas se scléroser dans les rites sans vie.
On constate ses fruits chez les plus grands maîtres: la simplicité, le désintéressement, l'esprit de pauvreté, la compassion, l'amour, la joie, l'équilibre, et la sérénité. (On a parfois appelé le Zen la religion de la sérénité.)
           Mais sa nature exacte échappe à l'analyse. Le Zen est comme la lumière, et que dire de la lumière, sinon qu'elle éclaire, transforme, enchante la réalité! Les contes sont parmi d'autres moyens "habiles" - la peinture, le théâtre Nô, le tir à l'arc, Cha-no-yu (le cérémonial du thé), l'architecture, les jardins, la poésie (les haïkus), zazen, le silence...- une expression, une indication, un chemin. "C'est le doigt qui montre a lune" dit le proverbe chinois (et le sot regarde le doigt). Le Zen est une lampe allumée, un feu sur la colline, une conscience éveillée."



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Re : Zen- 禅
« Répondre #2 le: 16 Février 2011 à 23:57:31 »

C'est également   un  cailloux ,
lancé en ricochets et que fait-il
à la surface de l'eau ?

Des ondes qui atteignent le rivage...
elles n'ont pas leur pareil.



Merci Izazen d'avoir réveillé ce sujet.
Il y a tant à écrire et deviner.

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Re : Zen- 禅
« Répondre #3 le: 17 Février 2011 à 20:20:04 »





      Le Zen est originaire de l'Inde où il portait le nom de "dhyana". Son introduction en Chine date du VIème siècle. Le 21 septembre 527 débarquait à Canton un moine indien barbu, aux yeux bleux, qui intrigua fort les Chinois. L'empereur Leang Wu-ti était un homme austère et probe, fervent bouddhiste. Vers la fin de sa vie, il songeait à se faire moine. Il appela à la cour de Nankin ce nouveau prophète à l'aspect étrange qui disait se nommer Bodhi-dharma, et le reçut avec beaucoup d'amitié. Mais la doctrine si simple, si nue du moine le déconcerta.

                   On rapporte ce dialogue entre l'empereur et Bodhidharma:
"Depuis le début de mon règne, j'ai construit beaucoup de temples, copié de nombreux textes sacrés, aidé de moines, selon vous quel est mon mérite?
- aucun mérite, répondit Bodhidharma.
- Et pourquoi donc?
- Une action vraiment méritoire est remplie de pure sagesse."
                  Bodhidharma quitta rapidement la cour et se dirigea vers le nord. L'empereur ne le retint pas. Bodhidharma finit par s'installer en pays Wei, dans le célèbre monastère de Chao-Lin. La légende affirme qu'il mourut à l'âge de cent cinquante ans et qu'il fut enterré dans la montagne au Honan. On raconte qu'en ouvrant son tombeau, un siècle plus tard, on le trouva vide. Il ne restait de lui qu'une sandale.
                   L'enseignement de Bodhidharma, qui simplifiait et purifiait le bouddhisme, prit en Chine le nom de "Tch'an". Un disciple de Tan-lin le résume ainsi:
Les sages n'épargnent ni leur corps, ni leurs biens, et ne sont jamais lassés d'être généreux. Ils sont indépendants, et sans attachement.
                   Ils ne sont plus dupes des apparences et, pratiquant les six perfections, ils ne se prévalent d'aucune. Ainsi sans y penser, et sans s'attribuer aucun mérite, ils vivent dans l'Amour de toute créature, paisibles, unifiés en harmonie avec le Dharma (la loi, la vertu et le bien).
                   Au XIIè siècle, un moine découvrit le Tch'an au cours d'un voyage d'étude en Chine. Enthousiasmé, il l'importa au Japon, où il s'implanta et s'épanouit sous le nom de Zen. De nos jours, le Zen a envahi l'Occident. Ainsi, traversant les époques, les civilisations, s'adaptant à d'autres pratiques, d'autres moeurs, le Zen est cette lame nue, cet appel à l'essentiel, ce tocsin d'absolu. Il passe, libre, insolent, joyeux, énigmatique et fascinant. C'est toujours ce "chemin qui va", que symbolise la sandale que l'on retrouva dans le tombeau vide de Bodhidharma.


Henri Brunel
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